Plongée dans une crise après de nouvelles révélations, il y a deux mois, de violences sexuelles visant sa créatrice, la fondation de lutte contre le mal-logement a annoncé qu’elle lançait sa nouvelle campagne de lutte contre l’habitat indigne, ce mercredi 6 novembre. Elle souhaite maintenir ses objectifs, mais aussi adopter un autre nom pour « écrire un nouveau chapitre ».
Réparez les dégâts en termes d’image tout en gardant le cap dans vos actions. La Fondation Abbé-Pierre annonce, ce mercredi 6 novembre, avoir engagé les démarches juridiques pour changer de nom et espère pouvoir annoncer son nouveau nom “prochainement”, malgré « une procédure judiciaire lourde ». Choquée malgré elle par le scandale lié aux accusations d’agressions sexuelles qui visent l’abbé Pierre depuis cet été, la fondation s’engage à poursuivre sa lutte contre le mal-logement. “Nous n’abandonnerons jamais” réaffirme l’association dans son communiqué, qui entend “écrire un nouveau chapitre”.
Le changement de nom de cette fondation vieille de 37 ans est “une décision très difficile mais nécessaire, à l’égard des victimes”, explique l’association caritative. Le 17 juillet, la Fondation Abbé-Pierre a révélé dans un communiqué des faits d’agressions sexuelles ou de harcèlement sexuel commis par l’homme d’Église, entre la fin des années 1970 et 2005. L’humanitaire catholique française aurait été active pendant de nombreuses années sur des salariés, des bénévoles de certaines organisations membres du mouvement Emmaüs, ou sur des jeunes femmes de son entourage proche. Ceci dans le silence assourdissant de l’Église. Le 6 septembre, la Fondation fait état de 17 plaintes supplémentaires, qui s’ajoutent aux sept témoignages de victimes rendus publics deux mois plus tôt. Ces nouveaux faits ont été révélés grâce à l’installation d’un dispositif d’écoute commandé par la fondation.
« Décision difficile »
Malgré le “terrible” révélations “ce qui a provoqué une onde de choc au sein de la société toute entière”, selon les mots de Christophe Robert, le délégué général de la fondation cité dans le communiqué, et «notre décision difficile de changer de nom», « notre rôle reste le même ». Savoir se battre « contre toutes les formes d’inégalités, d’exclusion et pour soutenir les populations les plus précaires ». La nouvelle campagne vidéo de l’institution, rendue publique ce mercredi, entend en témoigner. Le slogan “nous n’abandonnons pas” » est martelé, alors que des chiffres éloquents sont avancés : 3 000 enfants vivent dans la rue chaque année, deux millions de personnes souffrent de logements insalubres et tout cela sans compter les cinq millions de familles dans les passoires énergétiques.
Certaines communes n’ont pas attendu le changement de nom de l’association pour effacer l’empreinte du curé, décédé en 2007. Au lendemain des premières révélations de violences sexuelles, plusieurs communes ont commencé à renommer le travail auprès des 600 lieux de France qui portent son nom. nom. Le 30 septembre à Lyon, une fresque représentant l’abbé Pierre a été vandalisée, une bande de peinture rouge recouvrait les yeux du fondateur d’Emmaüs et le mot “violeur” était écrit à sa droite.
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