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la fondation Jean Jaurès alerte sur le décrochage scolaire à Mayotte et en Guyane

Dans une note sur la scolarisation en outre-mer publiée le 31 octobre, la fondation Jean Jaurès alerte sur les disparités d’accès à l’éducation dans plusieurs territoires d’outre-mer et met l’accent sur la Guyane et Mayotte.

« L’accès à l’école est-il le même partout en ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les coauteurs d’une note de la Fondation Jean Jaurès sur la scolarisation en outre-mer. “Nous avons voulu mettre en avant des thématiques qui ne sont pas assez abordées à l’échelle nationale, informe Jeanne Belanyi, co-auteure de la note. Nous avions repéré un rapport de l’inspection générale qui préconisait la fermeture massive des classes et nous souhaitions rappeler qu’en Outre-mer, il existait des disparités importantes dans l’accès à l’éducation. Pour mener à bien leurs intentions, les auteurs ont mené une étude approfondie et se sont concentrés principalement sur la Guyane et Mayotte.

Ces deux territoires souffrent de déficits d’accès à l’éducation et des liens doivent également être faits avec l’offre de soins hospitaliers, qui impacte directement les enfants, mais aussi le transport scolaire. Ces deux territoires ont des particularités en matière d’accès à l’éducation, il nous fallait donc les mettre en valeur.

« En 2020, la part des enfants âgés de 3 à 16 ans non scolarisés s’élève à 7% en Guyane, soit 6 207 enfants », selon le rapport. C’est deux fois plus qu’en France métropolitaine. Pour expliquer cette disparité, les rapporteurs rappellent notamment que « La non-scolarisation est plus marquée en Guyane non routière« Cette semaine, à cause de la sécheresse qui rend les rivières impraticables, les enfants ont dû être emmenés en classe par des hélicoptères de l’armée.

Les problèmes financiers et familiaux sont également avancés. En effet, selon la fondation, « la non-scolarisation concerne plus souvent les enfants vivant en famille monoparentale (8 %) que ceux vivant en couple (6 %) ».

Selon cette étude, la croissance démographique en Guyane et à Mayotte est si rapide que les infrastructures éducatives ne suivent pas. Les territoires sont confrontés à une situation de surpopulation scolaire. Plusieurs facteurs sont avancés pour tenter d’expliquer cette croissance démographique : les co-auteurs citent à la fois l’augmentation du nombre de femmes en âge de procréer et les grossesses précoces. “15% des jeunes non scolarisés en Guyane le sont suite à une grossesse ou à un début de relation. rapporte la note.

En Guyane, la scolarisation a augmenté de près de 16 % en dix ans. “Nous savons que le taux de natalité dans ces territoires est en augmentation. On sait que la population va doubler d’ici 2050, les besoins sont donc majeurs. […] Nous devons construire davantage d’écoles et donner aux communautés davantage de ressources pour répondre aux besoins de la population. Nous avons également besoin de routes pour répondre à l’ouverture», note Jeanne Belanyi. A Mayotte, le problème de surpopulation scolaire est le même. Là, les numéros d’école représentent « 35 à 40 % » de la population selon elle, « contre une moyenne nationale de 18 % ».Il y a le même problème des enfants étrangers qui ont des difficultés à accéder à l’école, car en matière administrative il y a eu certaines difficultés qui ont été signalées par les associations.», souligne le co-auteur.

La Fondation Jean Jaurès constate que les taux de non-scolarisation sont sous-estimés dans les territoires d’outre-mer au niveau de la maternelle et du lycée, mais c’est là que les cas sont les plus critiques en termes d’abandon scolaire. Depuis 2019, la scolarité des enfants à partir de trois ans est obligatoire, mais en Guyane et à Mayotte, cette obligation est difficile à appliquer, notamment en raison de la « saturation des écoles existantes ».Dès le début de leur scolarité, les enfants de trois ans sont déjà exclus »note Jeanne Belanyi. Les co-auteurs révèlent également qu’à Mayotte, «Avant l’entrée en vigueur de la loi, la proportion d’enfants non scolarisés âgés de trois à cinq ans atteignait le niveau le plus élevé de tous les départements français.

Les auteurs mettent également en garde contre l’abandon scolaire après l’université. “A la fin du collège, il y a un taux d’abandon scolaire qui est plus élevé qu’en France »dit Jeanne Belanyi. En Guyane, près de 4% des collégiens quittent le système scolaire après la troisième année, « trois de plus qu’en métropole« . “Nous devons mettre davantage l’accent sur la transition vers l’école secondaire. Il faut donner aux étudiants des pistes de professionnalisation, il faut les intéresser aux métiers d’avenir», insiste-t-elle. En conclusion de cette note, les co-auteurs espèrent que les futures décisions prises par les gouvernements seront plus équitables et tiendront mieux compte des spécificités des territoires d’outre-mer.

 
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