Comment mieux gérer la fin de vie et soulager la douleur des patients ? A Valognes, au sein de l’hôpital Simone Veil, une unité de soins palliatifs a ouvert ce lundi 4 novembre 2024. Dans la Manche, il n’existait jusqu’à présent qu’une seule autre unité de ce type à Granville, ainsi que 3 unités mobiles de soins palliatifs à Avranches. , Saint-Lô et Valognes.
A Valognes la réflexion a été lancée il y a 10 ans, mais n’a pas vu le jour en raison de contraintes financières, explique Firas Abbas, l’un des médecins à l’origine du projet, et aujourd’hui chef du service. » S’il n’y avait pas de moyens spécifiques pour cette unité, cela ne servait à rien de la créer. Peu de moyens, c’est-à-dire peu de soins. Et ce n’était pas le but.»
Aujourd’hui, les moyens ont été mis sur la table, dont une contribution de l’ARS, l’Agence régionale de santé. Une équipe de plus de 20 personnes encadrera le service : 9 infirmières, 9 aides-soignantes, 2 psychologues ainsi que du personnel externe tel que des physiothérapeutes et des travailleurs sociaux. L’unité dispose de 10 lits d’hospitalisation conventionnelle et de 2 lits d’hôpital de jour. Simon Lévy supervise cette équipe spécifique. “L’objectif est d’apporter beaucoup de confort, c’est de chercher à prendre en charge toutes sortes de douleurs, douleurs physiques. Mais pas seulement. Cela signifie également une douleur psychologique, une douleur sociale et une douleur spirituelle. Et quand on parle de patients, on parle de patients dont la maladie ne sera pas guérie, mais d’un autre côté ce sont des patients que l’on va pouvoir soigner, accompagnerr. »
“Ajouter de la vie aux jours”
Un support qui a été conçu dans le nouvel espace, entièrement rénové avec une cuisine pouvant être préparée à la demande, ainsi qu’un salon familial, pour se reposer et prendre un café.
Des familles qui peuvent être accueillies quand elles le souhaitent, les enfants aussi. Le maître mot c’est s’adapter, expliquer Magali et Manon, deux infirmières du service. Pour eux, une telle proposition change tout.» Avoir un service dédié, c’est vraiment travailler, être au rythme du patient, ne pas le réveiller systématiquement le matin, mais plutôt le laisser se réveiller et adapter nos soins, nos horaires de soins aux rythmes, besoins et envies du patient. C’est vraiment se mettre au service du patient. Et comme le disent aussi beaucoup d’aidants, c’est ajouter de la vie au quotidien, ajouter de la vie, de la vraie vie.» souligne Magali. Et Manon, à ses côtés, complète » Prendre du temps, c’est prendre du temps avec les patients. C’est une petite unité. On aura vraiment tout ce temps à consacrer au patient et à sa famille. Si nous devons nous asseoir avec le patient et discuter pendant une heure, nous pourrons faire autre chose que dans un autre service où c’est plus compliqué à faire. “
Une équipe qui saura aussi se serrer les coudes pour traverser les moments difficiles, unie dans une même envie, conclut le Dr Abbas : “ Ressentir de la dignité, ressentir du bien-être dans le malheur. J’utilise toujours cette phrase « il y a tout à faire quand il n’y a plus rien à faire et on va essayer de le faire le plus possible ». “
Une approche encore peu développée puisque dans la Manche, il n’existe qu’une seule autre unité fixe de soins palliatifs à Granville. Dans la Manche, il existe également 3 unités mobiles de soins palliatifs à Avranches, Saint-Lô et Valognes.
En France, seuls 30 % des patients qui en ont besoin ont accès aux soins palliatifs selon la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP).
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