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Barnier et ses ministres planchent sur un plan d’action à long terme – 11/04/2024 à 14h33

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Le Premier ministre français Michel Barnier à son arrivée lundi 4 novembre 2024 à l’Hôtel de Matignon à Paris (AFP / Thomas SAMSON)

Michel Barnier a réuni ses ministres en séminaire lundi matin dans le but de faire émerger des propositions à mettre en œuvre sur trois ans d’ici la fin de l’année, lui permettant ainsi de se projeter au-delà du marathon budgétaire actuel qui met à rude épreuve sa coalition.

“Travail” était le mot d’ordre des ministres à leur arrivée à Matignon peu avant 9h00. La réunion a été suivie d’un déjeuner qui s’est terminé vers 14h00.

Préoccupé depuis sa nomination il y a deux mois par l’urgence de préparer le budget 2025, le Premier ministre a voulu montrer qu’il était là pour s’inscrire dans la durée. Et ce, sans se soucier de l’épée de Damoclès que représenterait le vote d’une motion de censure en décembre alors qu’il engagera probablement la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter définitivement ces périlleux projets de loi de finances.

« Vision dans 5 ans, action dans 3 ans », tel est le nouveau leitmotiv à Matignon, en référence à 2029, date fixée pour le retour de la aux normes budgétaires européennes et à 2027, prochaine élection présidentielle.

Après un premier séminaire en septembre pour préparer sa déclaration de politique générale, Michel Barnier veut à travers cette deuxième « réunion collective », qui sera suivie d’une troisième en décembre, arriver à « des propositions concrètes sur les priorités des Français » qui seront présenté dans un plan d’action, selon son entourage.

– « Cohésion » –

Au menu d’une quarantaine de ministres lundi, cinq thèmes : Etat/collectivités, travail/prestations sociales (« encourager le travail »), immigration/intégration (« encadrer l’immigration pour mieux intégrer »), outre-mer et simplification.

Un ministre référent gérera chaque thème et l’objectif sera de définir « une ou deux mesures prioritaires » à mettre en œuvre, selon Matignon.

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Séance de pose lors du séminaire gouvernemental du 4 novembre 2024 à l’Hôtel de Matignon à Paris (POOL / Thomas SAMSON)

Deux ministres se sont exprimés sur le contexte actuel : le ministre des Affaires européennes Benjamin Haddad sur les « questions européennes », le ministre de l’Économie Antoine Armand sur les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

Pour “financer notre modèle social et si nous voulons le maintenir, il faudra travailler davantage”, a déclaré lundi Antoine Armand sur Europe 1.

Le séminaire s’est conclu par un déjeuner « dans un objectif de cohésion » alors que la coalition entre la droite et le bloc central s’illustre par ses désaccords sur un certain nombre de sujets, dont l’immigration.

Ce manque d’unité se constate quasiment quotidiennement à l’Assemblée sur des textes budgétaires peu défendus voire contestés par une partie de la majorité.

Le gouvernement a été battu à de nombreuses reprises sur les questions fiscales, comme la refonte des cotisations patronales rejetée jeudi par les macronistes, la droite et le Rassemblement national.

“Il faut que, dans la meute qui s’est constituée autour de Michel Barnier, on essaye de définir ce sur quoi on est d’accord pour que ça suscite une forme de mobilisation”, a reconnu dimanche sur France Inter le chef des députés Modem Marc Fesneau en appelant à le gouvernement de « prendre en compte les débats parlementaires », par exemple la pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus votée par la gauche et le MoDem.

« Ce n’est pas parce qu’on n’est pas complètement alignés dans un rang qu’on est adversaire », relativise-t-il.

– Feu rouge –

Les députés reprendront lundi l’examen de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale avec pour résultat un probable rejet, si les débats avancent assez vite pour aboutir au vote.

Ce rejet étant valable pour l’ensemble du texte, l’aspect dépenses ne serait alors pas examiné, ce qui éviterait au gouvernement une discussion perdue sur le report au 1er juillet de l’indexation des retraites, vilipendée de toutes parts.

Les discussions sur le PLFSS prendront fin quoi qu’il arrive mardi à minuit, en raison des délais constitutionnels.

Les députés reprendront ensuite les discussions sur la partie recettes du budget de l’Etat alors qu’il reste quelque 1.500 amendements à débattre.

Un rejet est attendu, comme en commission, la majorité ne soutenant pas les milliards de recettes supplémentaires votés par les députés de gauche.

Là aussi, un feu rouge porterait l’intégralité du texte qui irait au Sénat dans sa version originale, devant une commission mixte paritaire afin que les deux chambres tentent de se mettre d’accord sur une version commune.

Au terme du processus, le gouvernement ne devrait cependant pas pouvoir échapper à un 49.3 pour faire adopter ses deux textes budgétaires, la gauche et le RN ayant déjà annoncé leur intention de voter contre.

 
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