17 décembre 2000. Alors qu’il se lance dans une course folle pour rejoindre Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain, les deux dirigeants du 5e Vendée Globe, Yves Parlier sent son bateau glisser sous ses pieds, se coucher, se relever, partir en survitesse, puis s’écraser contre un mur d’eau. La décélération est brutale ; le mât n’a pas résisté et s’est cassé en deux, emportant avec lui les espoirs de victoire d’un des grands favoris.
“Seul”, adapté du livre “Robinson des Mers” d’Yves Parlier
C’est ici, au milieu de l’océan Indien et à ce moment précis que commence l’incroyable odyssée qui fait tout le sel de Seul le téléfilm diffusé ce lundi 4 novembre sur France2, à quelques jours du lancement de la 10e édition du Vendée Globe, dimanche 10 novembre 2024.
Dans ce téléfilm réalisé par Pierre Isoard, Samuel Le Bihan joue lui-même le rôle de Parlier. Qu’en a pensé la personne concernée ? J’ai adoré !
» confie Yves Parlier de sa voix douce et posée, qui contraste avec le ton puissant de Samuel Le Bihan. Toutefois, à aucun moment il n’a été consulté sur la réalisation du film. La production a acheté les droits de mon livre
(Robinson des mersRobert Laffont). J’ai eu très tôt un entretien avec le réalisateur. Mais je ne l’ai découvert qu’une fois terminé, lors d’une projection privée.
»
Et il y revit sa propre aventure, celle de cet obstiné qui refuse la fortune de la mer, rejoignant une minuscule baie sur une île tout aussi minuscule du sud de la Nouvelle-Zélande. Celle de ce skipper-ingénieur en matériaux composites qui, avec une scie, de la résine, des ampoules, un peu de fibre de carbone et un abnégation folle, répare seul son mât puis repart, mais avec tellement de temps perdu qu’il a vite couru à court de nourriture… Il arrive à l’arrivée de la course à la 13ème place, après 126 jours d’aventure et 34 de retard sur le vainqueur.
Pour écouter : PODCAST. La Saga du Vendée Globe : quand Yves Parlier devenait le Robinson des mers du Sud
Un scénario astucieux mais trop d’approximations
Le scénario qu’ils ont imaginé est très intelligent,
répondit le marin. Ainsi, la pseudo-radio fait le lien avec mon équipe à terre. Même si les moyens utilisés sont complètement faux, ce que j’ai rarement communiqué et uniquement par écrit, cela ponctue bien l’histoire.
Certaines approximations sont décevantes, comme cette plongée impossible à faire en portant une combinaison de survie – qui est justement faite pour permettre de flotter – ; une trop grande différence entre l’état de la mer supposé par le film et l’état réel ; un bateau aux voiles mal réglées – dommage pour un marin – ; ou encore la forte présence visuelle de deux marques, censées être sponsors de Parlier, mais qui ne l’étaient pas… Juste pour financer le film, évidemment.
Mais au final, cela représente l’histoire que j’ai vécue et ce que j’avais en tête.
continues Yves Parlier. Celui d’un compétiteur à la pointe de la technologie qui embrasse l’aventure. Elle était tellement folle qu’ils n’osaient pas raconter comment mon bateau s’était échoué et comment je l’avais sorti. Ils pensaient que ce serait trop !
» Peu importe, nous sommes dans le jeu. Si ce film permet de comprendre ces marins extraordinaires et de revivre des extraits de leurs odyssées, il a tout gagné.
France2, 21h10 Suivi à 22h40 du remarquable documentaire Vendée Globe 96-97, a race in hellréalisé par Jeanne Lefèvre et qui revient sur la plus impitoyable des éditions contestées, marquée par de nombreux naufrages, des sauvetages extrêmes et, malheureusement, la disparition du Canadien Gerry Roufs. Avec des images rarement vues, un montage judicieux et des témoignages des protagonistes de l’époque : Isabelle Autissier, Philippe Jeantot, Yves Parlier, Marc Thiercelin, Raphaël Dinelli…
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