“Jours heureux”, quel beau titre pour un programme politique, surtout quand il se réalise… Et pourtant ce programme n’a quasiment jamais existé. D’abord parce qu’il est le fruit de mouvements de Résistance souvent divisés sur le terrain. Qu’ont en commun les francs-maçons notables, les catholiques, les gens des partis du Front populaire à qui certains résistants imputaient la défaite, les anciens membres de la droite monarchique, les communistes accusés d’avoir rejoint tardivement la Résistance et les gaullistes ? dès la première heure ?
Hormis la haine de l’envahisseur, ils n’avaient en commun qu’une certaine idée de la Résistance, un « esprit de la Résistance » selon Pierre Vallaud qui fera la lumière sur ces ferments lors d’une semaine consacrée à ce sujet, entre conférences. , projections de films et concerts. On doit à Jean Moulin le mérite d’avoir réuni ces 14 mouvements de Résistance : d’abord sur le plan militaire puis sur le programme à appliquer dès la libération de Paris.
Programme d’hommes de terrain
Il le fit en fondant le Conseil national de la Résistance, créé en mai 1943, quelques semaines avant son arrestation. Ce programme, qui n’est pas, selon Pierre Vallaud, « celui des théoriciens politiques mais des hommes de terrain », envisage d’abord de retrouver un semblant d’administration et de règles départementales lors de la Libération du territoire, notamment pour le général de Gaulle qui l’a fait. Je ne veux pas laisser trop de place aux communistes.
Puis le programme prévoyait un ensemble immédiat de réformes : restauration de la démocratie, liberté de la presse, nationalisation de l’énergie, des transports, des assurances, des banques, de la sécurité sociale, des comités d’entreprise, fin du métayage… Et le plus incroyable, c’est que ce programme a été pleinement mise en œuvre et que nous y faisons encore référence, 80 ans plus tard.
Dans chaque cycle de conférences, Pierre Vallaud englobe le mouvement des idées pour montrer comment chaque période de changement politique s’accompagne d’un ferment culturel : on pense à Albert Camus mais cette année, la tendance sera au jazz de la Nouvelle-Orléans et à deux figures marquantes, Claude Luter et Boris Vian. Pour des jours totalement heureux !
Le programme
Mardi 5. Au cinéma Galaxie, à 18h : « Le Voleur de bicyclette » de Vittorio De Sica. Sorti en 1948, sur les décombres du fascisme et d’une économie brisée, ce film incarne le cinéma humain et social. 20h : « L’Armée des ombres » de Jean-Pierre Melville (remasterisé). Adapté du roman de J. Kessel, le film dépeint la vie clandestine d’un réseau. Un casting remarquable, un Lino Ventura émouvant. (6 euros la séance, 10 euros les deux).
mercredi 6. A la médiathèque, 19h : conférence de Michel Hoareau, guitariste et professeur au conservatoire des Landes : l’arrivée massive du jazz, musique synonyme de liberté, à travers la figure de Boris Vian.
jeudi 7. A la médiathèque, 19h : concert avec Eric Luter (fils de Claude), trompettiste et chanteur, accompagné de Loïc Bonnaud (percussions), Chuchi Garcia (contrebasse), Guillaume Schmidt (saxophone) et Mich Hoareau.
Vendredi 8. A la médiathèque, 19h : conférence de Pierre Vallaud « Jours heureux, programme CNR », suivie d’un dîner sur inscription au 05 58 51 34 04 (35 euros).
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