Les fouilles de Sorde-L’Abbaye, près de Peyrehorade, ont mis au jour une série de mosaïques révélant la présence d’une riche villa de plusieurs milliers de mètres carrés.
La villa gallo-romaine, enfouie sous le parc de l’abbaye Saint-Jean de Sorde dans les Landes, n’avait jusqu’alors livré qu’une petite partie de ses secrets. Alors que les fouilles sur le site, achevées le 25 octobre, étaient censées permettre de retrouver une partie d’un ancien cloître due siècle, les archéologues ont découvert la présence d’un palais de campagne. Si une partie avait déjà été identifiée lors de précédentes fouilles, cette nouvelle découverte révèle une surface absolument exceptionnelle.
Au niveau de la galerie nord du cloître de l’abbaye – partie qui n’avait encore jamais été fouillée – Louis Lopeteguy, doctorant de l’Université de Bordeaux qui fait sa thèse sur le monument, a découvert pour la première fois une série de sépultures. « Tous les sarcophages sont alignés le long d’un mur »explique Laurent Callegarin. Ce mur pourrait être celui du cloître médiéval.
« Cette découverte montre que la villa est bien plus grande que ce que nous imaginions. »
Simon Chassin, archéologue participant aux fouilles.
En continuant à creuser quelques centimètres, les archéologues ont mis au jour une série de mosaïques romaines. « Ils représentent des tresses, des entrelacs, des motifs végétaux, du lierre et des fleurs typiques de l’école mosaïque aquitaine de la fin de l’Antiquité. », explique Louis Lopeteguy à France 3. Ces mosaïques n’appartiennent pas au cloître médiéval mais à la villa gallo-romaine dont une partie avait déjà été découverte lors de précédentes fouilles. « Cette découverte montre que la villa est bien plus grande qu’on ne l’imaginait »précise Simon Chassin, archéologue participant aux fouilles.
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Le projet de fouilles, baptisé Sordus, rassemble des archéologues, des historiens, des architectes et même des géologues. Leur mission est de fouiller le terrain de l’abbaye Saint-Jean de Sorde où trois périodes historiques se sont succédées et se chevauchaient. Depuis les années 1960, les archéologues ont déjà enregistré la présence souterraine d’une villa gallo-romaine des IIIe et IVe siècles après JC. Ils savent également qu’à partir du Xe siècle, un monastère médiéval fut établi à la place de la villa jusqu’à la fin du Moyen Âge. « Les archives nous apprennent peu de choses sur le monastère. Les cartulaires mentionnent la possession du lieu mais ne parlent pas de sa composition »explique Laurent Callegarin, professeur d’histoire et d’archéologie à l’université de Pau, qui a participé aux recherches.
Les premiers plans de la villa montraient un espace résidentiel de 2000 mètres carrés. Avec cette découverte, Simon Chassin et Laurent Callegarin estiment sa superficie à 6 000 mètres carrés. « La partie résidentielle de la villa gallo-romaine mesure au moins 120 mètres de long, sur environ 50 mètres de large, soit au moins 6 mètres. 000 mètres carrés. C’est une immense demeure aristocratique. » Laurent Callegarin précise que dans l’abside de l’église actuelle, des mosaïques semblables à celles qui viennent d’être découvertes. « On parle d’un phénomène de nidification. Ils imitèrent probablement les mosaïques de la villa gallo-romaine »il pense.
« Il faut imaginer une immense demeure aristocratique, avec une partie résidentielle et une autre dédiée à la ferme. Ces gens venaient de la ville, probablement Dax, située à une heure de charrette »explique Laurent Callegarin. La problématique actuelle des recherches menées sur le site de l’abbaye Saint-Jean de Sorde n’a pas pour vocation de déterminer la superficie de l’imposante villa gallo-romaine. « Nous essayons plutôt de comprendre la superposition des bâtiments à l’aide de plans 3D. On va rester un peu frustré »admet le professeur.
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