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l’étonnant marché du samedi matin, à Levroux, dédié aux « makers »

Salades, poireaux, épinards, échalotes, etc. Peut-être même un peu de ciboulette. Annick n’est pas venue pour rien, samedi 2 novembre 2024, au marché de la place Ernest-Nivet, à Levroux. Près de 40 € de légumes des Jardins de Villegourdain, du maraîcher Neil Chatelain, s’entassent dans son chariot. « Il y en a assez pour la semaine. » Le fringant sexagénaire est un habitué des lieux. « Je vais régulièrement sur les marchés ici et ailleurs, ça me permet de socialiser. » Celui du samedi matin, à Levroux, a une saveur particulière. « J’achète aussi des liqueurs aux herbes ou des pâtes sans gluten. » Elle n’est d’ailleurs pas insensible, nous dit-on, aux bijoux exposés un peu plus loin.

Le concept est assez unique dans l’Indre puisqu’il réunit producteurs, transformateurs et artisans locaux lors d’une réunion hebdomadaire, ce que son instigateur, Neil Chatelain, appelle le “les faiseurs”. « Il y a trois ans, nous n’étions que deux : le producteur de fromage de chèvre et moi-même.se souvient le maraîcher. Je me suis même retrouvé tout seul l’hiver dernier. »

Le maraîcher de Levrous Neil Chatelain est à l’origine du concept.
© (Photo NR, Bertrand Slézak)

« On renoue avec l’histoire de la commune »

Il fallait relancer ce petit marché. « En mars 2024, avec le poissonnier de Martizay, nous avons invité ces « faiseurs » qui, comme nous, sont confrontés aux mêmes problématiques. Nous devons passer du temps dans les champs ou à l’atelier et, en même temps, être sur les marchés pour la vente directe de nos produits. » Le cœur médiéval de Levroux, la place Ernest-Nivet, qui abrite la Maison de bois, à deux pas de la collégiale et à trois minutes de la Porte de Champagne, constitue un cadre idéal. « On renoue avec l’histoire de la commune, terre de tannerie, activité liée à l’élevage caprin et ovin. On m’a dit ici que le fromage de chèvre venait de Levroux, et que Valençay avait l’AOP. »

Des activités ont été organisées pour ce premier « Marché d’Automne ».
© (Photo NR, Bertrand Slézak)

Chaque samedi, plusieurs artisans et transformateurs du département sont invités. « Nous sommes trois ou quatre permanents et entre deux et six invités. » Ce 2 novembre 2024, plus d’une trentaine, pour la plupart ayant déjà visité les lieux, étaient présents pour une première édition du Marché d’Automne, un événement que Neil Chatelain souhaite rendre annuel.

Des artisans ravis

Parmi eux Marie Morère. « Le concept est sympa, il permet de sortir de son atelier, de rencontrer des gens, accueille la céramiste Levrousaine, dans sa tribune, au pied de la collégiale. Je vends mes produits chez Boutiqu’arts, mais je suis aussi enseignante et je ne peux pas être là tout le temps. »

Marie Morère, céramiste, apprécie de revenir sur ce marché de Levroux.
© (Photo NR, Bertrand Slézak)

Rue de l’hôtel de ville, which leads to Place Nivet, Sandrine Gaury exhibited her Murano spun glass jewelry. ” C’est fragile “prévient-elle. Elle, qui fait pourtant partie des plus assidues, ne reviendra sans doute pas de l’hiver. « C’est risqué s’il y a du vent ou du mauvais temps. » Mais dès le retour du printemps, elle sera fidèle au rendez-vous. «Je ne connais ce concept qu’ici. Je rencontre un public qui ne fréquente pas forcément les événements dédiés aux métiers d’art. » Avec succès puisqu’une dizaine d’entre eux se sont déjà déplacés sur son site de fabrication, à Luçay-le-Mâle. Une manière de fidéliser la clientèle.

Trois marchés, un de trop ?

Levroux a aussi la particularité d’accueillir trois marchés, le lundi, le vendredi (né de la crise du Covid) et le samedi (lancé il y a dix ans), alors même que la commune compte moins de 3 000 habitants. Pour Neil Chatelain, il y en a peut-être un de trop, « en ce début de week-end ». Pour lui, “un jour il faudra qu’on s’asseye autour d’une table”. Le maire Alexis Rousseau-Jouhennet ne s’inquiète pas de cette potentielle concurrence. « Le grand marché traditionnel du lundi attire principalement une clientèle âgée ; le vendredi, ils sont plus actifs après le travail ou après avoir récupéré les enfants à l’école ; le samedi, nous sommes dans l’entre-deux, en plus des commerces de la place Ernest-Nivet, le traiteur, la boulangerie, le fleuriste. Il y en a pour tous les goûts. »

 
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