Elle rêve d’un avenir radieux en inventant des cocktails dans un établissement chic. Mais pour l’instant, Maxine Favreau, 17 ans, affine ses compétences dans l’élégant hôtel-restaurant Le Saint-Pierre, à Moncoutant.
Trente et une chambres et jusqu’à quatre-vingt-dix places assises, la maison reprise il y a quatre ans par le titré « maître restaurateur » Benjamin Cousseau a du style. Et déjà sa réputation. Ce n’est donc pas un hasard si la jeune apprentie vivant à Boismé l’a choisi pour parfaire son savoir-faire, après des débuts prometteurs au sein de la famille Boule d’Or, à Bressuire.
« J’ai apporté du sirop de concombre ! »
Son métier ? Le titre officiel parle de « Service Restaurant ». Le commun des mortels sera tenté de la résumer à « serveuse » sauf qu’ici, les compétences de Maxine vont bien au-delà du simple talent – par ailleurs admirable – de savoir servir des limonades sans en renverser sur le plateau. Accueil souriant et installation délicate des convives, prise de commande soignée, service élégant et soigné…
Et surtout échanger avec les hôtes. Pas forcément évident pour cette jeune femme réservée, constate le chef qui rappelle surtout qu’elle prend désormais confiance. Car sous ses dehors timides, Maxine n’a pas peur. Elle semble même avoir le goût du challenge, une envie d’aller de l’avant qui lui a fait accepter la suggestion de ses professeurs du CAP de s’inscrire aux Olympiades des Carrières pour concourir dans sa catégorie « Service Restaurant ».
Vingt et un essais
Les sélections ont eu lieu au printemps 2024, elle termine deuxième et décroche sa place pour les régionales qui se sont déroulées mi-octobre au parc des expositions de Bordeaux.
« Vingt et un tests en tout ! » »se souvient Maxine. Qui a eu deux jours et demi pour exprimer ses talents. Dresser les tables, accueillir les clients et prendre les commandes, les bases. Mais Maxine devait aussi composer des plats (comme ce « nordique » à base de poisson fumé), préparer « sur table », c’est-à-dire devant le client, un tartare sur commande, flamber un ananas au rhum et une crêpe. , réaliser une salade de fruits sans toucher les ingrédients avec les mains, éplucher un magret de canard sans piquer la viande…
On l’a aussi écoutée « vendre » les caractéristiques de trois bières locales, commenter un cappuccino et un café viennois, identifier aveuglément trois liqueurs et quatre eaux-de-vie…
Autant d’épreuves qu’elle pense n’avoir pas échoué (elle ne connaît pas encore ses notes) mais son préféré aura sans doute été la confection d’un cocktail obligatoire (elle a tiré au sort le tampico) et la création d’un cocktail.
« Pour cet événement, nous pourrions apporter nos propres ingrédients, dit-elle. J’ai apporté du sirop de concombre ! » Ajoutée à du jus de citron, un peu de pisang ambo (liqueur de banane) et de la vodka, elle venait d’inventer son « short drink » du moment, elle l’a baptisé « Petit vert ».
Résultats finaux le troisième soir : une médaille d’argent. La première place qui lui aurait permis d’accéder à la finale nationale lui est passée sous le nez. Mais peu importe. Son apprenti maître est ravi. A ses yeux, Maxine et Samuel, son autre serveur en formation, sont “deux pépites dans un tas de décombres”. Façon de dire qu’ils se démarquent vraiment du lot.
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