Par
Juliette Cardinale
Publié le
2 novembre 2024 à 13h16
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Le projet de création d’un usine de dirigeables à Laruscade (Gironde) peine à convaincre l’Autorité de l’Environnement (Ae). La société Flying Whales a peut-être revu sa copie, mais cela n’a pas suffi.
Dans son deuxième avis consultatif, rendu public mardi 29 octobre 2024, l’Ae dénonce une nouvelle fois un « projet [qui] ne peut pas être autorisé tel qu’il est. La cause principale ? Sa situation sur un site de 75 hectares, comprenant une soixantaine d’habitats naturels boisés.
Transporter des charges lourdes en ballon
L’usine Flying Whales doit produire dirigeables. Ils doivent représenter une véritable « révolution dans le transport aérien de fret » en transportant des charges lourdes ou indivisibles (pylônes électriques, troncs d’arbres…) dans des zones difficilement accessibles.
Situé à deux kilomètres de la gare Saint-Mariens, le projet comprend deux bâtiments 250 mètres de long et 70 mètres de haut. Ils accueilleraient l’assemblage du dirigeable, les essais au sol, les essais en vol et un vol d’essai une fois par mois. Une soixantaine de dirigeables devraient être produits au cours des dix premières années.
La localisation a été validée par la Direction Générale de l’Aviation. « Il s’agit d’un corridor écologique important reconnu comme tel pour plusieurs espèces protégées qui jouxte deux zones Natura 2000», dénonce l’Ae.
Déjà, en novembre 2023, elle déplorait « le destruction temporaire ou permanente de 59 hectares d’habitat naturel et de zones humides. L’AE a été claire : il fallait trouver un autre emplacement ou améliorer son impact environnemental. Le choix du terrain devait être démontré.
Le deuxième dossier déposé par Flying Whales le 30 juillet, complété par un ajout le 10 octobre, se dirige vers dans la bonne direction. L’Ae reconnaît « des progrès indéniables dans la gestion des eaux pluviales et de ruissellement et dans la recherche de nouveaux sites de compensation, l’importance des dommages du projet sur les milieux naturels et les espèces protégées ».
Mais le projet continue de « sous-estimer considérablement » ces conséquences. Ils « n’étaient pas considérés comme un facteur majeur du choix effectué» en matière de localisation, déplore l’Ae. La zone d’étude rapprochée n’est pas assez grande.
Pour l’Ae, « une compensation à la hauteur de la dette écologique que générerait le projet ZAE […] ne sont pas atteints à ce stade et ne semblent pas réalisables. Elle site le code de l’environnement pour préciser que « le projet ne peut être autorisé en l’état. »
La principale recommandation de l’Ae est donc de rechercher, avec le concours de la Direction générale de l’aviation, un autre endroit pour ce projet qu’elle juge « intéressant dans le contexte de la transition énergétique ».
Un projet défendu bec et ongles par la Région
Dans un communiqué, le président de la Région Alain Rousset a réitéré son soutien au projet. Il prend en compte les améliorations constatées par l’Ae, la création estimée de 300 emplois directs sur le site. «Le dossier avance et s’affine», dit-il.
« Essayer de choisir un autre site prendrait beaucoup de temps. grand retard au projet et lui serait très préjudiciable », juge le président de Nouvelle-Aquitaine. Lundi 18 novembre, le sujet sera évoqué lors d’une délibération de la commission permanente.
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