La commune souhaite récupérer lesdites compétences, qui appartiennent actuellement au Sivu (Union Intercommunale à vocation unique) du Sud Minervois. Sallèles aimerait s’en sortir, estimant que sa contribution financière est trop importante compte tenu du manque d’investissement du Sivu dans la commune.
Le samedi 23 novembre sera jour de vote à Sallèles d’Aude. Tous les bureaux habituels ouvriront leurs portes, tandis que les scrutateurs et évaluateurs seront mobilisés. Mais pas d’élections « traditionnelles » en vue. Les habitants de Sallélo pourront participer ce jour-là à une consultation citoyenne, visant à déterminer s’ils souhaitent que la commune quitte le Sivu (syndicat intercommunal à vocation unique) du Sud Minervois ou continue d’en faire partie, comme le fait le cas. cas actuellement. En cause est le maintien ou non de l’adhésion au Cias (Centre intercommunal d’action sociale), gérant notamment l’enfance et la petite enfance (cantine, etc.), ou l’aide à domicile (ménages, etc.). Une démarche insolite impulsée par le maire Yves Bastié… qui de son côté ne manque pas d’arguments en faveur du départ.
L’édile entend convaincre ses électeurs du bien-fondé de son intention, afin d’être suivi par sa population et d’avoir une plus grande influence lorsque la procédure sera engagée (lire par ailleurs). La principale raison pour laquelle le premier magistrat souhaite s’éloigner de Sivu est d’ordre financier. « Chaque année, les habitants de Sallelo subissent des augmentations continues de leur taxe foncière au niveau de la colonne syndicale »il explique. L’élu fait le corollaire entre ce constat et le fait que “aucun investissement n’est prévu dans la commune”estimant que l’effort global des contribuables villageois ne leur profite pas : le Sivu du Sud Minervois compte au total onze communes.
Services ou investissements ?
La participation financière des Sallélois aurait franchi un cap suite au vote d’un changement de statut du Sivu, poursuit Yves Bastié. « La loi interdisant à un Sivu d’avoir un budget déficitaire, les communes membres sont désormais tenues de fournir une aide financière proportionnelle à leur richesse ». Sallèles participerait à la contribution via les quatre impôts : fonciers bâtis et non bâtis, logement et CET (ex taxe professionnelle). Sa commune étant la plus importante du secteur, le maire considère là encore que sa participation est disproportionnée par rapport à l’implication réelle du Syndicat à Sallèles. “Entre 2021 et 2023, soit en trois ans, cette part de Halle s’est élevée à 2.400.000 euros”.
« Le fonctionnement de Sivu existe bel et bien dans la communeindique le premier magistrat. Mais les investissements sont absents. ». Depuis plusieurs années, les élus de Sall expriment leurs doutes sur la situation et les choix du Sivu et plus particulièrement du Cias : en juin 2024, ils se sont mobilisés auprès des habitants pour dénoncer le déménagement prévu de la crèche à Saint-Nazaire d’Aude, projet actuellement en attente. Pourtant, Christian Lapalu, le président du Sivu du Sud Minervois, affirme de son côté que la participation de Halle est juste, et non excessive. « Salles étant la plus grande commune de notre territoire, elle a un plus grand besoin et bénéficie de tous les services du Sivu »résume-t-il, soulignant ainsi que la somme perçue par Sivu se retrouve également dans ses prestations quotidiennes, et pas seulement dans d’éventuels investissements structurants.
C’est ou pas ça ?
Christian Lapalu rappelle d’ailleurs le choix de Sallèles d’Aude de faire supporter cette contribution par les seuls contribuables. « Toutes les autres communes qui font partie du Sivu allouent une partie de leur budget principal à cet effort financier : Sallèles est la seule à le taxer à 100 % ». Le président relativise cette décision avec la somme que le Grand Narbonne verserait à titre de dédommagement à Sallèles, en tant que propriétaire de la zone d’activité de Truilhas. « Cela représente plus de 600 000 euros par an. C’est la municipalité qui est la plus riche, pas ses contribuables. ».
Mais Yves Bastié persiste et signe. L’édile parle même d’un Cias « surendetté »présentant à ce titre un document faisant le point sur une réunion en date du 26 février 2024 sur lequel est écrit notamment : “Nous sommes dans une situation de cessation de paiements avec un fonds de roulement inférieur à un mois”. Christian Lapalu rassure : « Tous les budgets ont été votés, notre Cias compte désormais plus de 300 agents qui assurent l’exécution des prestations fournies dans les onze communes concernées. Ce n’est pas de l’argent gaspillé !
Verser Pourtant, Yves Bastié n’en démord pas : à ses yeux, les Sallèles et les Sallélois servent avant tout à éponger les dettes du Cias. « Quels montants seront demandés dans les années à venir ? C’est ça qui me fait peur ! Je ne veux pas que mes électeurs paient pour les erreurs des autres pendant des années ! Bref, deux visions s’opposent : la consultation du 23 novembre permettra au moins de savoir vers quelle direction penchent les Sallélois.
Que va-t-il se passer ?
Le vote des Sallélois ne décidera pas à lui seul de leur départ du Sivu du Sud Minervois et du Cias. « Un vote des deux tiers des communes membres est requis »se souvient Christian Lapalu. Yves Bastié le sait et ne se fait aucune illusion : “Les autres ne l’accepteront jamais, compte tenu des enjeux financiers.” C’est pourquoi l’élu envisage déjà un recours administratif en cas d’échec de la voie « normale », et c’est dans ce cas-là que le soutien potentiel de la population sera important.
“Il ne s’agit pas seulement de vouloir partir, il faut aussi calculer combien coûteraient ces servicesnote toutefois Christian Lapalu. Parce qu’à la fin, quelqu’un devra payer ! En ce qui me concerne, je ne pénalise aucune municipalité, aucun habitant du territoire. Mais j’ai peur que le Sallélois prenne un gros coup à la tête… »
« Bien entendu, tous les services seront maintenus »assure la commune de Halle. Et le maire a ajouté que “ça nous coûterait même moins cher”soulignant que d’autres communes du territoire comme Marcorignan, Ouveillan ou Cuxac notamment, ont choisi de conserver la compétence sociale.
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