En octobre dernier, JA et FDSEA ont rendu les pancartes des communes aveyronnaises, en signe de mécontentement. Un an plus tard, après d’importantes manifestations du début de l’année, il suffit d’une étincelle pour que le mouvement reparte en force.
Le mouvement de colère des agriculteurs n’est pas terminé, loin de là. Après une période d’accalmie cet été, marquée à la fois par la période électorale et les travaux des champs, cet automne, les syndicats agricoles semblent reprendre le dessus. Et l’Aveyron, troisième département de France métropolitaine en termes de surface agricole utile (SAU) avec 508 957 hectares, ne déroge pas à la règle. Ces dernières semaines, les trois principaux syndicats agricoles, le tandem FDSEA-JA, la Confédération paysanne et la Coordination rurale (CR) sont sortis du bois.
Le premier, à la tête de la Chambre d’agriculture, a couvert le panneau indiquant la direction de la préfecture de Rodez, regrettant « l’absence de réponses » après les nombreuses actions menées en début d’année. La Confédération paysanne a alerté la DDT sur la question des retraites agricoles lorsque les Bonnets jaunes de la Coordination rurale ont mené mardi une action coup de poing en renversant une pelote de laine devant la Maison de la Région à Rodez.
Un accord UE-Mercosur ?
Le mouvement semble plus que jamais prêt à repartir, comme en a témoigné Léo Nakich, président des Jeunes Agriculteurs de l’Aveyron, lors de l’action menée récemment par son syndicat. “La pression monte dans les campagnes, on ne peut plus attendre.” Du côté de la Coordination rurale, un moment décisif a en tout cas déjà été identifié, la probable signature d’un accord entre l’Union européenne et le Mercosur concernant l’importation de viande en Europe.
« Les clauses miroir ne sont pas respectées alors qu’en France, on nous demande d’être plus blancs que blancs », déplore Éloi Nespoulous, membre du Collectif paysan occitan 12, qui représente désormais la Coordination rurale aveyronnaise. De son aveu, les actions vont « démarrer très prochainement ». Ainsi, une réunion est prévue entre les CR d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine pour « préparer des actions ». Car, selon les syndicats, le problème est le même, les revenus des agriculteurs restent aujourd’hui trop faibles à leurs yeux. Ce qui laisse présager un hiver rigoureux. Une date a déjà été annoncée par Arnaud Rousseau et Pierrick Horel, respectivement présidents de la FNSEA et de la JA, concernant la reprise des actions, le 15 novembre, trois jours avant le G20 qui se tiendra… à Rio de Janeiro.
Pour Sara Melki, co-porte-parole de la Confédération paysanne, “la question du revenu des agriculteurs, qui était au centre des revendications des manifestations de ces derniers mois, n’est toujours pas résolue”. Dans les rangs des agriculteurs, et ceux de la Confédération paysanne en particulier, « la colère est toujours là. En même temps, on nous promettait moins de tâches administratives alors que nous serons bientôt obligés de tout faire par voie électronique, ce qui nous complique encore la tâche, un peu plus », déplore Sara Melki.
Les membres de la Confédération paysanne se réuniront très prochainement pour décider des actions futures, tout comme leurs homologues.
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