Ce devait être une formalité ou presque. Sur fond de propos rassurants tenus par le ministre du Partenariat avec les territoiresCatherine Vautrin, during her tête-à-tête with Gilles Simeoni, le président de l’exécutif, le 10 octobre, à Paris. Des propos réitérés dans nos colonnes, ce jeudi 24 octobre, et évoqués dans l’hémicycle.
Cependant, le rapport visait à décider de la création d’un deux syndicats mixtes ouverts (SMO) pour la gestion des aéroports et des ports insulaires s’est vite transformé en bagarre verbale l’Assemblée de Corseentre l’exécutif et les groupes d’opposition, tendant l’atmosphère.
En voulant rejouer un match qui avait déjà eu lieu un mois plus tôt, mais sans vote alors, on s’est encore une fois retrouvé dans des explications interminables, revenant, au passage, à le conflit avec l’État menant au blocus de l’île. C’était il y a trois semaines.
Zones grises
Au cœur du débat, le principe établi du transfert de la tutelle des Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse (CCI) de l’État à la Communauté, depuis la loi Pacte de mai 2019 et son article 46 dédié à la Corse. Mais en attente de réalisation.
Alors que les contrats de concession portuaire et aéroportuaire doivent expirer au 31 décembre 2024, la CdC et la CCI ont élaboré conjointement un statut juridique, sous la forme d’une SMO, visant à octroyer par un gestion ascendante le fonctionnement des infrastructures concernées à la chambre de commerce.
Il subsiste toutefois des zones d’ombre qui ont donné lieu à des tensions.
Une ambiance électrique qui déplore Jean-Christophe Angelinile président du groupe PNC-Avanzemu, à l’issue des discussions. « Là où la majorité aurait dû s’unir, elle a choisi la controverse et la division. Le débat politique et juridique reste devant nous. Nous aurions gagné à prendre connaissance des orientations du jour en nous accordant quelques semaines supplémentaires. En voulant agir en force, l’exécutif fragilise la position de la Corse.
Précédemment, Paul-Félix Benedettile leader de Core in Fronte, qui a également souligné “beaucoup d’attaques” tout au long de la séance, s’est remis en question – disant avoir partagé “une partie de l’analyse” de Christelle Combettedans les rangs de la droite – sur “le temps donné au temps”. Le conseiller d’Un Soffiu Novu avait souligné “Quatre ans de procrastination”demandant des garanties sur la viabilité du “scénario envisagé”.
Autre réserve exprimée par l’indépendantiste, un délai qui doit, selon lui, être réduit à “quatre ans” pour le syndicat mixte ouvert et ne fonctionnant qu’en 2031, “c’est plus que suffisant pour des besoins temporaires”.
Enfin, alors que le conseil d’administration avait été élargi pour que toutes les sensibilités soient représentées, il s’insurge contre la création d’un bureau “discriminant” où seules la majorité et le groupe Un Soffiu Novu trouveraient leur place.
Les appétits des lobbyistes
Au-delà de cela, plusieurs conseillers ont souligné, comme Valérie Bozzià droite, la nécessité de “sécurisé” l’appareil amené à prendre le relais. En espérant que “Nous ne créerons pas de précédent, la quasi-gouvernance ayant récemment été insérée dans notre droit interne ».
De son côté, Josepha Giacometti Piredda (Nazione) énumère ce qu’elle considère comme étant autant « des points clés, des garanties sociales à apporter, un projet au bénéfice des Corses, une maîtrise stratégique des infrastructures portuaires et aéroportuaires, et au-delà de nos transports ».
Sur les bancs de la majorité, Hyacinthe Vanni le martèle : « Il ne fait aucun doute que nous laisserons n’importe qui prendre le contrôle de nos ports et aéroports. Que le ministre l’entende, nous n’abandonnerons pas”. Alors que Jean-Félix Acquaviva voit dans le vote favorable de l’Assemblée « un choix innovant par rapport aux autres territoires en France ou en Europe et aux appétits des lobbyistes ».
Après une réaction de colère à ceux qui l’avaient accusé d’avoir trop tardé dans ce dossier, Gilles Simeoni a réitéré qu’il voulait croire à la parole de Catherine Vautrin et à « l’engagement pris pour que le principe du contrôle par la puissance publique soit acquis ».
Une certitude qui peut se confirmer en direct dès ce vendredi 25 octobre. Le ministre est attendu vers 15 heures à l’hôtel régional.
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