Ce mercredi 23 octobre, au Bages-d’Aude, le président de la Région Occitanie, s’est entretenu avec des représentants des filières agricoles, mais aussi tous les acteurs de l’eau des deux départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, victimes les plus évidentes du changement climatique. Une réunion de plus de trois heures qui a débouché sur un appel à la mobilisation générale envers l’exécutif.
Deux hommes partent avant la fin du rendez-vous organisé à l’Espace Daudé du Bages-d’Aude par la présidente de la Région Carole Delga. Et ce, presque une heure avant la fin. “En fait, il n’y a que de l’air dans le tuyau”» dit l’un d’eux. Le duo se dépêche. Impossible de les rattraper. Ils se dépêchent. Pas besoin de savoir lire le marc de vin pour comprendre qu’il s’agit de ce serpent d’eau douce qu’est le lien avec le Rhône dont les Catalans du Nord ne voulaient autrefois pas.
Les « Yakafokons » ne sont pas présents aux réunions comme aujourd’hui.
Carole Delga y croit. Elle l’a encore dit ce mercredi après une réunion de plus de trois heures. Mais elle sait, avec toutes ses responsabilités, que nous vivons dans un pays où finalement rien n’arrive vite, pour plusieurs raisons. La plupart d’entre eux sont administratifs. Concernant cette fameuse liaison avec le Rhône, elle a été très claire sur “un carrefour avec un tuyau de plus d’un mètre de diamètre sur plus d’une centaine de kilomètres”. « Certes, le projet est ancien, et nous ne regarderons pas en arrière, ni ne chercherons les coupables qui l’ont bloqué. Les « yakafokons » ne sont pas présents aux réunions comme celle d’aujourd’hui. Mais qui peut imaginer que cela puisse être fait en deux ans ? L’important, ce sont les solutions que nous avons déjà… en attendant”a affirmé Carole Delga lors d’un point presse.
A “special” status for Aude and the Pyrénées-Orientales?
Concrètement, le président de la Région réclame un « statut particulier » for Occitanie and more particularly for Aude and the Pyrénées-Orientales, « des départements qui sont des cas uniques en matière de changement climatique, qui ont un impact sur l’eau potable, l’eau d’irrigation, à usage industriel, etc.« . Elle en appelle au président Macron et au chef du gouvernement pour que le secteur devienne une zone d’expérimentation. Non pas sur le plan technique, mais en termes d’urgence et surtout de simplification administrative qui a été plaidée par le chef de l’Etat et dont les effets sont peu visibles. « Il y a des projets, des maîtrises d’œuvre et même des financements qui vont de la réutilisation des eaux usées au forage en passant par la création de réservoirs collinaires. Mais il existe des obstacles réglementaires. Notre cause est juste pour que la terre puisse produire. Les projets sont prêts. Il ne reste plus qu’à lever les barrières réglementaires !a affirmé Carole Delga qui plaide pour « La terre peut payer la cantine des enfants des agriculteurs lorsqu’ils travaillent ».
Un carnet blanc pour les bénévoles
Carole Delga a expliqué que tous les projets qui tiennent la route, sont volontaristes, respectueux de l’environnement, seront soutenus, quelle que soit la couleur politique de l’élu qui les présente. C’est pour cette raison qu’un « livre blanc » sera ouvert pour répertorier et organiser les demandes qui “sera professionnel et réalisable”. Il suffira à l’État d’appuyer sur le bouton vert. Et ce, avant nous vivions dans un désert végétal et industriel. Ce qui commence à être le cas. Le croit-elle ? « Oui, parce qu’il faut s’entêter. Le président Macron nous écoutera parce que nous avons raison et que notre cause est juste. Il faut jouer collectivement »dit Carole Delga.
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