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Faciliter l’accès aux ressources, clé de la croissance des petites entreprises au Maroc

Le tissu productif marocain, largement dominé par les petites et moyennes entreprises, fait l’objet d’une attention renouvelée avec la publication cette semaine d’un rapport inédit de la Banque mondiale, élaboré l’Observatoire marocain des très petites entreprises, petites et moyennes entreprises. Entreprises. Ce document, décrit comme « premier du genre», s’appuie sur une méthodologie d’analyse de microdonnées précises, ouvrant ainsi la voie à des réformes ambitieuses pour booster les performances du secteur privé au Maroc.

Intitulé « Libérer le potentiel du secteur privé marocain : analyse de la dynamique des entreprises et de la productivité», le rapport a été au centre des discussions lors d’une conférence à Rabat en présence de la presse, et met en avant un constat saisissant : les TPE et petites entreprises constituent 88% du tissu entrepreneurial national dans l’économie formelle du pays. Cette prédominance, bien qu’elle témoigne de la vitalité entrepreneuriale, est également révélatrice des défis structurels à relever pour maximiser la productivité et la compétitivité.

Parmi les principales recommandations, le rapport appelle à « renforcer l’environnement concurrentiel des entreprises marocaines», soulignant l’importance de faciliter l’accès des jeunes projets entrepreneuriaux aux ressources indispensables à leur croissance. Les experts soulignent que le manque de « ressources financières » reste un obstacle majeur au développement, empêchant de nombreuses petites entreprises de se développer et d’accéder à des marchés plus vastes.

En outre, une autre voie de réforme suggérée est l’amélioration des procédures de faillite et de liquidation, afin de permettre une sortie efficace des entreprises non viables, tout en évitant de perpétuer les inefficacités au sein du tissu économique. Cela permettrait une réallocation plus rationnelle des ressources vers les secteurs à forte valeur ajoutée, notamment les services, offrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance au secteur privé marocain.

Le rapport recommande également « soutenir la modernisation du secteur industriel » et réexaminer les incitations fiscales. En effet, les auteurs mettent en garde contre les effets pervers des systèmes fiscaux actuels, qui pourraient inciter certaines entreprises à rester de petite taille pour échapper aux obligations fiscales et administratives. Une réforme de ces incitations pourrait ainsi favoriser une expansion plus saine des entreprises.

Dans cette optique, la Banque mondiale et ses partenaires soulignent l’urgence d’engager des réformes structurelles profondes pour surmonter le « distorsions du marché», qui freinent actuellement la compétitivité des entreprises marocaines. Ces réformes, combinées à un cadre propice à l’innovation et à la croissance, sont considérées comme essentielles pour libérer le potentiel du secteur privé, moteur essentiel de la création d’emplois et de la transformation économique du pays.

Le rapport met également en avant une dynamique encourageante : celle d’une forte densité de création d’entreprises, notamment sous la forme de « sociétés à responsabilité limitée», avec un taux d’environ 3 entreprises pour 1000 habitants en 2022. Cette vitalité entrepreneuriale est un indicateur positif, bien que tempéré par le fait que peu d’entreprises réalisent une croissance significative, comme le révèlent les analyses croisées de la Banque. Al-Maghrib, la CNSS, la DGI et l’OMPIC.

Enfin, le document souligne que, malgré une dynamique haussière observée entre 2017 et 2021 dans la création d’entreprises, la croissance reste modérée. Cette situation s’explique en partie par le faible nombre d’entreprises à forte croissance, qui jouent pourtant un rôle central dans la création d’emplois formels et dans l’organisation du tissu entrepreneurial.

Ce rapport constitue donc un appel clair à l’action : pour atteindre les objectifs du modèle de développement 2035, il est impératif de s’attaquer aux faiblesses structurelles qui limitent le potentiel de croissance du secteur privé marocain.

 
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