l’essentiel
Six personnes, dont Jean-Marie Vedel – propriétaire d’une ancienne salle de loto à Villeneuve-sur-Vère – ont été jugées à Albi pour des faits de « travail dissimulé en bande organisée » et de « blanchiment aggravé ». L’ancien roi du loto du Tarn gérait-il secrètement une association pour financer un achat immobilier ?
Comme un air de déjà vu pour Jean-Marie Vedel, 75 ans, l’ancien roi des lotos tarnais. Ce dernier, propriétaire avec son épouse de l’ancienne salle de loto « Le Templier » à Villeneuve-sur-Vère, avait été assigné au tribunal pour des faits de « travail dissimulé en bande organisée » et de « blanchiment aggravé » entre 2014 et 2017.
Ce couple d’agriculteurs, installé depuis de nombreuses années dans cette petite commune du nord du Tarn, a été poursuivi, avec quatre autres personnes, pour ce qui s’apparente à l’organisation de « lotos illégaux ». Hommes de paille, « managers de fait », sacs de billets, faux bénévoles et travailleurs au noir, tableaux comptables falsifiés…
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Le système, bien huilé et tel que le décrivent les enquêteurs au terme d’une longue procédure qui a duré près de 7 ans, a suffi à rendre les manigances imaginées par les gangsters aux belles heures de la prohibition, moins sanglantes…
L’association proposait des loteries clé en main
Pendant des années, une association présidée par Jean-Christophe S. proposait des lotos clé en main aux autres associations membres : location de la salle, buvette, animations et gains offerts aux joueurs (le plus souvent via des chèques cadeaux). Outre les Templiers, des lotos étaient organisés dans d’autres salles du département, du Tarn-et-Garonne et de l’Aveyron, dont une qui appartenait également au couple Vedel.
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Le problème est que la société qui gérait les chèques cadeaux appartenait à Jean-Marie Vedel et que ce dernier, avec son épouse, étaient pour les enquêteurs, les véritables patrons de la célèbre association organisatrice de loterie. Comprenez que l’argent de cette association pourrait finir dans les poches des Vedel… Et grâce à ces gains, le couple aurait notamment financé l’achat d’un appartement en Espagne.
Une loi de 1836 indique que les loteries sont interdites. Seules les associations, dans des conditions réglementées, peuvent organiser de tels événements « en cercle restreint ». Une entreprise privée qui tenterait de le faire dans un but lucratif enfreindrait la loi.
Un trésor trouvé chez soi…
L’enquête avait également débuté lorsque, dans le cadre d’une autre procédure concernant Jean-Marie Vedel, près de 80 000 euros en coupures de 50 euros ainsi que 21 Louis d’or en or avaient été découverts dans le double fond d’un secrétaire lui appartenant… somme, ainsi que de nombreuses transactions bancaires entre l’ancien roi de la loterie, son épouse et son gendre, qui ont intrigué les enquêteurs.
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Aux commandes, le président de l’association ainsi que deux salariés expliquent qu’ils entretenaient des relations amicales avec Jean-Marie Vedel et que ce dernier leur prodiguait des conseils. Sur son rôle exact au sein de l’association, tout le monde a la même réponse : « rien à dire, vous lui poserez la question »…
Si son épouse n’est pas très verbeuse – elle demande à garder le silence, son avocat expliquant « qu’elle est très émotive » – le septuagénaire se montre plus bavard. Il loue les chambres à des prix bien inférieurs au marché… L’association ? Il lui rend service, voulant seulement «qu’elle réussisse». Quand il appelle les gérants des salles de loterie, c’est pour leur faire plaisir… Quand il « conseille » de se soustraire à la TVA (d’après les écoutes), « ce n’est qu’une conversation entre citoyens ordinaires »… Quant à l’origine des 80 000 euros et Louis d’or, c’est un trésor qu’il a trouvé chez lui lorsqu’il travaillait…
Après une journée d’audience, le tribunal a décidé de rendre sa décision à une date ultérieure.
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