Avec À la recherche du Moulin de Perbet, Renaud Benoist s’attaque à l’une des plus grandes énigmes de la Haute-Loire en emmenant le lecteur dans une histoire terrifiante, au cœur de la vallée de l’Aubépin, sur la commune de Saint-Front.
L’épisode défraye la chronique au début du XXe siècle. Marie et Philomène Joubert, 14 et 11 ans, qui habitaient au Moulin de Perbet dans le Mézenc, avaient été victimes de phénomènes paranormaux. Deux adolescentes qui, dans tout « le pays », avaient fini par être surnommées « les filles du diable ».
Les « diablesses » de la Vallée de l’Aubépin
«C’est un peu notre Amityville»
« À plusieurs reprises, des objets ont commencé à voler autour d’eux alors qu’ils étaient projetés au sol par une force invisible, leurs yeux révulsant. Des événements confirmés par de nombreux témoins, sans pouvoir les expliquer. » Et aujourd’hui encore, le mystère demeure…
« Ce qui m’a fasciné, c’est qu’une histoire se déroulant dans une vallée perdue ait un tel impact », s’enthousiasme Renaud Benoist. Les articles de presse ont été nombreux, des journalistes et des experts étrangers sont venus sur place, on en a parlé dans les soirées parisiennes et londoniennes… Aujourd’hui encore quand on s’y promène, les locaux vous préviennent : Il ne faut surtout rien rapporter de là, ni fleur, ni pierre, ni rien, alors que les événements se sont déroulés il y a plus de 120 ans. C’est un peu comme Amityville
de chez moi. »
Connaissez-vous les « diablesses » de Haute-Loire ?
A 52 ans, l’auteur n’en est pas à son premier mystère, lui qui est connu pour ses deux tomes d’En quête du Triangle de Burle. Comme pour ses travaux précédents, il se lance pendant deux ans dans un travail de fond, épluchant livres et journaux de l’époque.
« Il y a eu beaucoup de témoignages comme ceux du maire de Saint-Front, du curé de Laussonne, d’amis, de voisins… Les gendarmes vont aussi recueillir plus de 250 témoignages de curieux. Ces faits se sont produits et ils ne peuvent être niés. »
L’ouvrage de Renaud Benoist n’est cependant pas un catalogue d’archives puisqu’il présente également les différentes théories avancées pour expliquer ces étranges phénomènes. Des théories qu’il présente les unes après les autres, avant de faire surgir des contradictions qui les minent.
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Réhabiliter la famille Joubert
Car avec ce livre, cet ancien réalisateur de cinéma, aujourd’hui professeur d’arts visuels au département, espère réhabiliter la famille Joubert. « Elle s’est retrouvée au cœur d’un malström médiatique. Il faut imaginer ce qu’ils ont vécu : les gens venaient constamment chez eux pour voir si quelque chose allait arriver. L’histoire a fasciné les foules et ces deux pauvres adolescents ne devaient pas comprendre ce qui leur arrivait. Sans parler des rumeurs dont ils ont fait l’objet. »
Parmi les théories exposées : le poltergeist, la hantise, la possession démoniaque, la psychose hallucinatoire chronique et l’arnaque. « On se rend compte que beaucoup ne tiennent pas le coup », soutient l’écrivain altiligrien. Cependant, la théorie du poltergeist est intéressante ; nous parlons du pouvoir de l’esprit et du pouvoir télékinésique des adolescentes. » C’est désormais aux lecteurs de se forger leur propre opinion.
Ségolène Perret
Amityville est un film d’horreur et une série télévisée qui se concentre sur la maison hantée d’Amityville, à New York, aux États-Unis.
– Pratique. A la recherche du moulin Perbet de Renaud Benoist, chez YukuluteEditor. Prix : 19 € – 171 pages.
France
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