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une résidence à Épône accusée d’aggraver les inondations

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rédaction.78actu

Publié le

15 octobre 2024 à 15h16

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La tempête Kirk a eu de lourdes conséquences dans le sud des Yvelines, épargnant quelque peu le nord du département. Sauf à Épône, où se rencontrent un quartier résidentiel et la résidence récente attenante. les pieds dans l’eau.


Je me suis réveillé au milieu de la nuit

A 4 heures du matinLe 10 octobre 2024, les résidents du Chemin des Coyards ont été soudainement réveillés par l’infiltration d’eau dans leur sous-sol.

Les dégâts sont considérables : caves et garages inondés, jardins inondés, et des parents obligés de porter leurs enfants sur le dos pour les évacuer. « Nos maisons sont surélevées, donc elles n’ont pour la plupart pas été affectées. D’autres maisons, plus proches du Mauldre, ont dû être évacuées », déplorent les riverains.

Une nouvelle catastrophe

Pour beaucoup, cette catastrophe rappelle les inondations dévastatrices de 2016. Deux nouveaux bâtiments ont depuis été érigées. Ces constructions inquiètent les riverains. Ils croient qu’ils perturber le drainage naturel l’eau et exacerbent les problèmes d’inondations en redirigeant l’eau vers leurs propriétés.

« Les vides sanitaires des immeubles ont été inondés. Quand je suis allé voir, l’eau s’échappait des regards et se dirigeait directement vers les pavillons. »

Un témoin
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« Ce ne sont pas seulement les pluies qui sont responsables de ces inondations, mais bien évidemment les nouvelles habitations. UN véritable jet d’eau en est venu », ajoute un autre.

Des dispositifs de rétention d’eau insuffisants ?

Réservoirs de rétention d’eau installés dans les bâtiments, censé empêcher les inondationsn’étaient pas suffisants : « Ils ne conviennent pas. L’eau s’accumulait et l’excédent coulait en petits ruisseaux vers nos maisons. »

Le maire, Ivica Jovic, présent sur place jeudi matin, ne blâme pas les nouvelles constructions. Il a annoncé un demande de classement en catastrophe naturelle. Un riverain s’étonne : « On dit que ce n’est pas dû aux nouvelles habitations, mais que l’eau monterait par capillarité et que ce ne serait pas la Mauldre qui déborderait. Cependant, nous avons clairement vu le courant provenant des bâtiments. « .

“Un vrai scandale”

Un sentiment demalentendu général règne parmi les résidents locaux. « C’est un véritable scandale d’autoriser la construction d’un bâtiment en zone inondable. Il y a huit ans, c’était une catastrophe», raconte l’un d’eux. Un autre ajoute : « Chaque année, les Compagnons du Devoir étaient inondés. »

« Nous ne comprenons pas comment un permis de construire a pu être accordé. Nous aimerions savoir pourquoi et comment cette construction a été autorisée. »

Un résident local

Condamné à attendre

«Attendez», c’est ce que les résidents locaux entendent le plus souvent. Un habitant déplorait lors de notre visite : « Les pompiers ne pourront pas venir avant le lundi 14 octobre, car ils sont mobilisés dans le sud des Yvelines. » « La grille d’évacuation des eaux pluviales est sous 50 cm d’eau, donc rien ne pourra s’écouler jusqu’à ce que la rivière redescende », ajoute un autre.

Les habitants n’entendaient pas rester passifs. Ils ont passé leur week-end vider l’eau eux-mêmes de leurs sous-sols. « On gère comme on peut, on se pompe pour éliminer le plus d’eau possible. On voit que ça descend un peu, mais dans les vides sanitaires, l’eau reste stagnante. »

Un bassin de terre

La topographie complique encore la situation.

« Le terrain forme un bassin autour de six maisons, ce qui rend l’évacuation plus difficile. Et avec le temps pluvieux qui s’annonce, nous craignons pour l’avenir. »

Des habitants interrogés

Ils expriment également leur consternation confrontés à leurs conditions de vie ces derniers jours. Certains, privés de toilettes fonctionnelles, témoignent : « On nous a installé des toilettes de chantier dans la rue, mais avec les températures, en pleine nuit, sans lumière, ce n’est pas viable. »

D’autres se retrouvent privés de ballon d’eau chaude au début de l’automne. Les plus touchés, après une nuit à l’hôtel, sont rentrés chez eux pour évaluer les dégâts, sans électricité et souvent en short pour traverser les zones inondées.

Des toilettes de chantier ont été installées pour les habitants du Chemin des Coyards à Épône (Yvelines) privés de toilettes après le passage de la tempête Kirk le 10 octobre 2024. ©Coline Johnson Epivent

Des inondations plus fréquentes à l’avenir ?

L’ensemble du quartier craint que ce type d’évènement ne devienne récurrent. « En 2016, tout le monde a été touché, il y avait un contexte particulier. Mais cette fois, c’est différent», craint un habitant.

« Les nouveaux bâtiments viennent d’être livrés, et si rien n’est fait, nous allons vivre cela chaque année. Il y a vraiment besoin de développement et de travail sur le Mauldre. »

A resident of Chemin des Coyards

Un autre ajoute : « Avec le réchauffement climatique, les événements considérés comme exceptionnels vont devenir plus fréquents. Nous n’aurons d’autre choix que de vendre, mais qui veut acheter une maison à zone inondable ? »

Les pompiers ont prévenu que les sous-sols pourraient rester inaccessible et inutilisablependant plusieurs mois, voire un an : « Il faut attendre que ça sèche et ensuite il faut refaire les travaux », explique un habitant.

La réponse du fabricant

Le promoteur Pichet, constructeur de la résidence pointé du doigt, affirme déplorer « les impacts des pluies torrentielles survenues la semaine dernière ». « Notre résidence a été construite conformément aux plans de prévention des risques d’inondation, allant même au-delà des exigences sur de nombreux points afin d’anticiper l’augmentation des inondations dans les années à venir », poursuit-il.
« Il convient également de noter, ajoute Pichet, que la lutte contre l’imperméabilisation des sols, notamment des parkings extérieurs et des cheminements piétons, a fait l’objet d’un point de vigilance important et que la taille des bassins de rétention présents sur le terrain chantier, associé au rehaussement du rez-de-chaussée sur le vide sanitaire, a permis de limiter au maximum l’impact des fortes pluies sur la résidence et son environnement. »

Coline Johnson Epivent

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