News Day FR

Un trentenaire accusé d’avoir défenestré une femme devant les assises de la Gironde

Le 16 février 2021, Stéphanie M. décède après une chute de plus de seize mètres depuis la fenêtre de son appartement. Ce lundi 14 octobre s’ouvre le procès d’un homme de 36 ans aux assises de la Gironde. Aux côtés d’un deuxième accusé, ils devront répondre des circonstances ayant conduit au décès de cette Bordelaise de 31 ans.

Entreprise

De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.

Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Après des années à nier son implication dans la mort de Stéphanie M., un homme de 36 ans comparaît ce lundi 14 octobre devant la cour d’assises de Bordeaux. Accusé d’enlèvement ayant entraîné la mort, il aurait fait tomber la trentenaire de la fenêtre de son appartement, au quatrième étage d’un immeuble situé au 86 rue de la Rousselle, à Bordeaux.

Le 16 février 2021, vers 16 heures, la police bordelaise est intervenue rue de la Rousselle après avoir été contactée par une voisine, qui a indiqué avoir aperçu une femme tombée, “poussé par un homme”. Ils ont découvert la victime dans la cour intérieure de l’immeuble. Stéphanie M., bordelaise de 31 ans, est ensanglantée et présente de multiples fractures ainsi qu’un trou au crâne ; elle ne survivra pas à ses blessures.

Le requérant, voisin de la victime, a entendu des bruits ainsi que des cris, dont deux “Aide”avant de voir la victime tomber par la fenêtre. L’homme qui se tenait derrière la fenêtre, selon elle, aurait alors déclaré «oh et bien voilà” la voir tomber.

>

Le 16 février 2021, les policiers de la police nationale de Bordeaux interpellent l’un des deux prévenus et ouvrent une enquête pour homicide volontaire.

© France 3 Aquitaine

Alors que le SMUR constatait le décès, malgré les soins prodigués, la police nationale a tenté d’accéder à l’appartement de la victime. Verrouillés et sans réaction après avoir frappé, ils enfoncent la porte et découvrent un appartement « dans un grand désordre apparent » et un homme présent sur les lieux. Ils ont ensuite interpellé le Bordelais de 36 ans, défavorablement connu des services judiciaires avec 24 condamnations, notamment pour trafic de drogue. Le procureur de la République a déclaré au moment de “des traces de lutte” ont également été identifiés. Une enquête pour meurtre en flagrant délit a alors été ouverte par la DDSP de Gironde.

L’enquête révélera finalement que la victime et l’accusé ont passé la soirée et la matinée du lendemain ensemble, buvant de l’alcool et consommant de la drogue, sans qu’un lien conjugal ne s’établisse entre les deux personnes. Lors de l’interpellation du Bordelais, les analyses ont révélé la présence d’alcool, de cocaïne et de cannabis dans son sang.

Au moment de son décès, la victime n’était pas alcoolique, malgré une consommation récente détectée. Cependant, elle avait pris plusieurs opiacés et anxiolytiques, ainsi qu’un médicament hypnotique. Une association qui, selon les experts, « était compatible avec la survenue de troubles majeurs du comportement et de la vigilance ».

Depuis son arrestation il y a trois ans, le prévenu a changé plusieurs fois de version. Dans un premier temps, il met en scène une scène de violente dispute conjugale au cours de laquelle la victime aurait menacé de sauter par la fenêtre, avant de s’y lancer, sur fond de problèmes psychiatriques. Il évoque alors le vol d’une somme d’argent.

Selon lui, Stéphanie M. l’aurait invité à passer la nuit chez elle. Ayant quitté le domicile de la victime en début d’après-midi, il y est revenu deux heures plus tard, la soupçonnant de lui avoir volé plusieurs centaines d’euros. Il était alors accompagné d’une femme qui aurait tenté de jouer le rôle d’intermédiaire avant de se rendre à un distributeur automatique pour retirer de l’argent avec la carte de la victime. Il s’agit de la deuxième personne présente dans le box des accusés. Dans leur version, ils affirment que Stéphanie M. a ensuite fait deux tentatives de suicide, avant d’échapper à leur attention et de sauter par la fenêtre.

>

Trois années d’enquête ont été nécessaires pour faire la lumière sur le décès de Stéphanie M.

© France 3 Aquitaine

Une version invalidée par un témoin qui accuse le prévenu d’être un trafiquant de cocaïne venu au domicile de la victime pour régler violemment sa dette.

Des versions contradictoires entre les témoins, les parties civiles et les accusés qui devront être résolues lors de ce procès. Les auditions dureront trois jours, jusqu’au mercredi 16 octobre. Sur le banc des accusés, les deux prévenus devront répondre d’accusations d’arrestation, d’enlèvement, de séquestration ou de détention arbitraire suivie de mort et d’extorsion par la violence. Ils risquent la prison à vie.

Dans le cadre de l’enquête, ouverte dans un premier temps pour homicide volontaire, une reconstitution a eu lieu le 23 juin 2022, dans l’après-midi. A l’époque, de nombreuses fleurs et pancartes en soutien à la victime avaient été déposées au pied de l’immeuble. Les associations féministes comptent la mort de Stéphanie M. comme le 12e féminicide de 2021.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :