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“Mon parcours montre que je n’ai jamais craint un défi”

Jacques Gerber, ministre jurassien de l’Économie et de la Santé, quittera ses fonctions à la fin de l’année pour diriger le groupe de travail chargé de mettre en œuvre le programme suisse pour la reconstruction de l’Ukraine. Selon lui, ce nouveau défi justifiait une réorientation professionnelle, notamment en raison de l’ampleur du projet et de son caractère interministériel.

« Dans la vie, il y a des opportunités qui se présentent dans des séquences particulières. En juin de cette année, lorsqu’on m’a demandé d’être intéressé par ce poste, j’ai commencé mes recherches. J “J’ai alors trouvé que ce défi méritait peut-être de revoir mon orientation professionnelle”, explique Jacques Gerber, ensuite “M. Ukraine de la Confédération», samedi dans l’émission Helvetica de la RTS.

Il précise que le profil recherché pour ce poste était axé sur les compétences en gestion de projet. Ne jamais avoir visité l’Ukraine n’était pas un critère essentiel. La capacité de naviguer entre les responsabilités du Secrétariat à l’économie (SECO) et du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), en particulier sous la direction de deux conseillers fédéraux, s’est avérée cruciale.

Ce défi méritait peut-être de revoir mon orientation professionnelle.

Jacques Gerber, conseiller d’État et prochain délégué du Conseil fédéral pour l’Ukraine

Même s’il connaissait déjà Ignazio Cassis et Guy Parmelin, respectivement chargés des Affaires étrangères et de l’Economie, son entretien d’embauche s’est déroulé de manière formelle, comme tout autre entretien. “Nous nous connaissons, nous parlons de manière informelle, mais cette familiarité n’empêche pas le respect des positions et des institutions”, souligne-t-il.

Du domaine jurassien à la scène internationale

Le ministre jurassien n’a jamais envisagé une telle carrière. A 20 ans, il était prêt à reprendre l’exploitation familiale : « Nous avons eu une discussion avec mon frère et, s’il n’avait pas dit ‘je reprends l’exploitation’, je ne serais pas là avec vous aujourd’hui. aujourd’hui, mais agriculteur », explique-t-il.

Protestant dans un pays catholique et membre du PLR, parti minoritaire dans le Jura, Jacques Gerber se sent souvent en décalage avec l’histoire et les traditions de son canton, une position qu’il juge néanmoins intéressante : « Cela permet d’« amener d’autres visions, en se confrontant aux autres, en débat, en recherche d’amélioration continue ».

Pour que notre histoire devienne vraiment utile, nous devons connaître ses forces, ses faiblesses et essayer de les combiner.

Jacques Gerber, conseiller d’État et prochain délégué du Conseil fédéral pour l’Ukraine

Selon lui, son parcours montre qu’il n’a jamais eu peur des défis et qu’il a toujours su tirer le positif de chaque expérience. « C’est ce qui rend l’histoire intéressante. À ce titre, c’est agréable de se raconter entre amis, mais pour que cela devienne vraiment utile, il faut connaître ses forces, ses faiblesses et essayer de les combiner », ajoute-t-il.

Réflexion sur la gestion future du Jura

Jacques Gerber s’inspire des réflexions de Jean Studer, ancien conseiller d’Etat neuchâtelois, qui soulignait que le canton du Jura a été géré avec le cœur jusqu’à présent, mais qu’il est temps de « le gérer avec la raison ». Cette évolution semble nécessaire pour que le canton puisse trouver sa place dans la Confédération tout en respectant les règles établies.

Avec ses 74 000 habitants, passés à 80 000 avec l’intégration de Moutier, le Jura reste un petit canton. Idéalement, atteindre une population de 100 000 à 120 000 habitants serait bénéfique pour son organisation et sa structure.

Pour améliorer la situation, Jacques Gerber propose de faire revenir les Jurassiens travaillant à l’étranger en créant des emplois, notamment dans le secteur tertiaire, ce qui renforcerait l’économie locale. Mais la taille n’est pas le seul facteur déterminant du développement de la région, souligne-t-il.

Le gouvernement jurassien est très clair : institutionnellement, la question jurassienne est réglée.

Jacques Gerber, conseiller d’État et prochain délégué du Conseil fédéral pour l’Ukraine

Selon lui, il serait bénéfique d’envisager un partenariat stratégique avec le canton de Bâle et son parc d’innovation pour attirer les entreprises bâloises qui manquent d’espace pour se développer.

En conclusion, le ministre affirme que la question jurassienne est terminée. Selon lui, le gouvernement jurassien considère que le processus est arrivé à son terme. Pour clôturer ce chapitre de l’histoire, il évoque un geste symbolique : rendre la pierre Unspunnen. « Ce serait une belle action de le restituer à ses propriétaires », dit-il.

Commentaires recueillis par : Philippe Revaz

Adaptation web : Miroslav Mares

 
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