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Moody’s maintient la notation de la dette belge à « Aa3 » mais change sa perspective à « négative »

L’agence de notation Moody’s a maintenu la notation financière de la dette souveraine belge à « Aa3 ». En revanche, il a dégradé les perspectives du pays à « négatives », alors qu’elles étaient jusqu’ici « stables », a-t-elle communiqué vendredi soir dans un nouveau bilan, à deux jours des élections. municipale et provinciale. Cela signifie qu’elle envisage de baisser sa note. Elle justifie cette décision par « le risque que le prochain gouvernement ne soit pas en mesure de mettre en œuvre des mesures qui stabiliseraient le poids de la dette publique ».

Si le précédent exécutif fédéral a fait de « petits efforts » de consolidation budgétaire, ceux-ci n’étaient pas de nature structurelle, estime Moody’s. Selon lui, sans un vaste programme de consolidation budgétaire, la dette continuera d’augmenter en raison de l’augmentation structurelle significative des dépenses ces dernières années et de la pression persistante sur les dépenses.

Dans le même temps, l’économie politique de réduction du déficit et de la dette pourrait s’avérer plus difficile à l’avenir que par le passé en raison des obstacles structurels à la consolidation budgétaire, ajoute l’agence de notation. Or, « un tel effort nécessitera qu’il soit partagé par tous les niveaux de gouvernement, mais la Belgique manque de mécanismes de coopération intergouvernementale » entre ses différents niveaux, a souligné Moody’s.

L’agence souligne qu’une part de plus en plus importante de la dette, même si elle relève de la responsabilité du gouvernement fédéral, est générée par les Régions et les Communautés.

Le prochain gouvernement fédéral sera en tout cas soumis à de fortes pressions de la part de la Commission européenne pour qu’il fasse davantage d’efforts, prévient Moody’s. Cette pression intervient alors que la Belgique est visée par une procédure pour déficits excessifs et, dans l’attente d’un nouveau gouvernement, a prévenu la Commission européenne qu’elle ne serait pas en mesure de présenter ses prévisions budgétaires avant décembre.

La Commission européenne s’attend à ce que la Belgique ait un déficit public atteignant 4,7% du PIB en 2025, après 4,4% cette année. La dette s’élèverait à 106,6 % du PIB l’année prochaine, contre 105 % en 2024. Parmi les vingt-sept de l’UE, seules la Grèce, l’Italie et la France ont des prévisions de dette encore plus élevées. haut.

Ces chiffres dépassent largement les limites de 3 % du PIB pour le déficit et de 60 % du PIB pour la dette, fixées par les règles budgétaires européennes.

« La Belgique a bien réagi aux pressions extérieures dans le passé, et il est possible qu’elle le fasse à nouveau. Cependant, l’ampleur de la dérive des dépenses en l’absence de changement de politique jette le doute sur la durabilité de ces résultats », commente l’agence.

La « longue tradition » belge de consolidation budgétaire est une hypothèse clé qui sous-tend l’évaluation de la note actuelle, situe-t-elle encore. L’ampleur des défis auxquels les institutions du pays doivent faire face en matière de finances publiques est toutefois plus grande aujourd’hui qu’elle ne l’a été au cours des deux dernières décennies, souligne-t-elle.

Dans son évaluation, Moody’s a analysé le travail du gouvernement Vivaldi, aujourd’hui dans l’actualité. “Le précédent gouvernement de coalition de sept partis a permis une augmentation significative du déficit structurel, principalement parce qu’il n’a pas réussi à trouver un consensus sur les changements de politique budgétaire, du marché du travail, des retraites et de la politique macroéconomique structurelle pour inverser la tendance budgétaire actuelle”, affirme le gouvernement. agence.

Les autorités belges ont réagi rapidement à la pandémie et à la crise énergétique et inflationniste en augmentant les dépenses pour protéger l’économie. La réponse à la détérioration structurelle des finances publiques qui l’a accompagnée a cependant été « discrète », avec de petites réductions ponctuelles des dépenses qui n’ont pas permis d’endiguer les tendances budgétaires négatives, estime Moody’s.

Le maintien de la notation de la dette souveraine à Aa3 est soutenu par l’économie belge « diversifiée, riche et innovante », qui bénéficie de sa situation géographique au cœur de l’Europe occidentale. Le pays a fait preuve d’une plus grande résilience que prévu aux chocs économiques, notamment en ce qui concerne l’inflation et le choc énergétique de 2022, reconnaît Moody’s.

« Aa » signifie que l’agence considère le risque de crédit comme « très faible » et « 3 » signifie que la Belgique se situe au bas de cette catégorie.

Mais, dans le même temps, l’économie belge reste confrontée à des défis importants, notamment un faible taux de participation au marché du travail, ajoute l’agence. « Bien que les institutions belges soient confrontées à des défis importants en raison de la situation budgétaire du pays, la qualité globale de leurs institutions est élevée. La sensibilité de la Belgique au risque événementiel est déterminée par le risque politique, à savoir les risques géopolitiques liés à la guerre russe en Ukraine », conclut-elle.

La note pourrait donc être abaissée si Moody’s concluait qu’il est peu probable que le prochain gouvernement mette en œuvre des mesures visant à stabiliser le fardeau de la dette publique, prévient l’agence. Selon elle, une escalade de la guerre en Ukraine vers une guerre impliquant directement les membres de l’OTAN exercerait également une pression à la baisse sur les notes.

Les notations attribuées par les agences de notation internationales aident à déterminer avec quelle facilité un pays peut emprunter de l’argent sur les marchés internationaux.

 
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