News Day FR

Barack Obama accuse Donald Trump de soutenir Kamala Harris

(Pittsburgh) Barack Obama a utilisé tous ses talents oratoires jeudi pour porter l’accusation contre Donald Trump, et livrer un plaidoyer en faveur de la démocrate Kamala Harris, à moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine.


Publié à 7h54

Mis à jour à 21h59

Maggy DONALDSON

Agence France-Presse

A Pittsburgh, en Pennsylvanie, l’icône de la gauche américaine a vertement mis en garde les électeurs contre la perspective d’une « élection serrée ».

Dans une Amérique encore marquée par l’inflation post-Covid-19, « il y a beaucoup d’Américains qui sont en difficulté. […] Je comprends donc pourquoi les gens veulent du changement », a-t-il reconnu.

“Ce que je ne comprends pas, c’est que quiconque puisse croire que Donald Trump va faire bouger les choses d’une manière qui soit bonne pour vous”, a déclaré l’ex-président, dans ce berceau de l’acier américain qui est l’un des rares États clés pour les élections du 5 novembre.

Mensonges électoraux, diatribes anti-migrants, menaces sur la couverture santé, hausse des droits de douane qui risque de faire grimper les prix pour les consommateurs : M. Obama a livré un réquisitoire détaillé contre le milliardaire républicain, devant une foule qui a parfois hué M. Trump.

Valerie Brown, enseignante à la retraite, est du même avis. “J’aime voir et entendre sa façon de bien s’exprimer, en stimulant d’autres personnes qui pourraient encore être réticentes” à voter pour Kamala Harris, explique-t-elle.

>

PHOTO MATT YORK, PRESSE ASSOCIÉE

Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle

“Ne hue pas!” Voter! », a répondu M. Obama, saluant le « plan » proposé par Kamala Harris pour accorder des réductions d’impôts à la classe moyenne, aider les primo-accédants à la propriété et subventionner la création de petites entreprises.

« Kamala Harris est prête à faire le travail », a-t-il insisté.

« Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’arrogance, de maladresse, de fanfaronnades et de division », a-t-il déclaré. « L’Amérique est prête à tourner la page. »

Message pour ses « frères » noirs

M. Obama avait déjà présenté Kamala Harris comme son héritière avec le slogan « Yes She Can » lors de la convention démocrate cet été. Mais après l’émoi suscité par le remplacement improvisé de Joe Biden, le vice-président doit désormais tenir la distance.

>

PHOTO MATT FREED, PRESSE ASSOCIÉE

L’ancien président Barack Obama a fait un bain de foule après son discours.

Mercredi, une enquête d’opinion réalisée par l’université Quinnipiac faisait état de gains pour Donald Trump dans trois États charnières stratégiques : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.

Les sondages montrent aussi depuis des semaines que certains Afro-Américains sont plus tentés par la tribune républicaine qu’en 2020.

Dans ce contexte, M. Obama s’est arrêté dans un quartier de Pittsburgh avant son rassemblement, pour avertir ses « frères » hésitants à rallier M.moi Harris.

« Vous donnez toutes sortes de raisons et d’excuses », a-t-il grondé. « Cela me pose un problème. Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme comme présidente. »

Lors de son rassemblement, il a appelé les hommes en général à ne pas confondre « l’intimidation et le rabaissement des gens » avec « un signe de force ».

Après sa comparution à Pittsburgh, le premier président noir des États-Unis devrait participer à l’effort de collecte de fonds, enregistrer des publicités télévisées et téléphoniques et se rendre dans les six autres États charnières pour la dernière ligne droite du vote.

Selon plusieurs médias, Mmoi Harris devrait également bientôt intégrer l’ancien président Bill Clinton dans sa campagne, à partir du week-end prochain.

Trump vante son protectionnisme

De son côté, Donald Trump a mené une offensive protectionniste jeudi à Détroit, la capitale de l’industrie automobile du Michigan (nord).

>

PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, PRESSE ASSOCIÉE

Le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump

Il a dénoncé le fait que les États-Unis aient permis à des entreprises étrangères « d’envahir et de violer notre pays ».

« Je veux que les constructeurs automobiles allemands deviennent des constructeurs automobiles américains », a-t-il déclaré au Detroit Economic Club.

« Ils nous envoient leurs voitures comme si nous étions une bande d’idiots. BMW, Mercedes, Volkswagen, par millions et millions et millions. On ne va plus se laisser berner, d’accord ? Désormais, ils devront respecter nos règles», a ajouté celui qui avait mené une politique économique ultra-protectionniste sous sa présidence.

Le tribun de 78 ans continue également d’argumenter sur la gestion des récents ouragans, accusant faussement le gouvernement de ne pas aider les territoires républicains : après la tempête meurtrière Hélène, Milton a touché terre en Floride mercredi soir.

Lors d’un rassemblement en Arizona jeudi, la vice-présidente a expliqué qu’elle avait participé à une réunion à distance avec la Maison Blanche pour coordonner la réponse à Milton.

« J’ai parlé avec des responsables locaux, républicains et démocrates, pour leur faire savoir que nous serons à leurs côtés tout au long du processus de redressement et de reconstruction », a-t-elle insisté.

La démocrate a également regretté que sa rivale ait définitivement exclu d’organiser avec elle un deuxième débat présidentiel mercredi soir.

“Je pense que cela ne rend pas service aux électeurs”, a-t-elle insisté, y voyant également “un signe de faiblesse”.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :