Paris (awp/afp) – Les Bourses mondiales sont en baisse après la publication d’une inflation plus élevée que prévu aux Etats-Unis, interrogeant les investisseurs sur la poursuite des baisses de taux par la Réserve fédérale américaine (Fed).
A Wall Street, le Dow Jones perd 0,25%, le Nasdaq 0,44 et le S&P 500 0,35% vers 13H40 GMT.
En Europe, Paris a perdu 0,42%, Londres 0,14% et Francfort 0,35%. A Zurich, le SMI recule de 0,30%.
L’inflation a continué de ralentir aux Etats-Unis en septembre, tombant à 2,4% sur un an, contre 2,5% en août, son plus bas niveau depuis plus de trois ans, selon l’indice CPI publié jeudi par le département américain du Commerce.
Mais l’indicateur a moins baissé que prévu par le consensus des analystes, qui tablaient sur une hausse des prix de seulement 2,3% sur un an. Sur un mois, l’inflation a atteint 0,2%, là encore au-dessus des attentes.
De quoi “obliger les marchés à réévaluer leurs attentes concernant les actions futures de la Réserve fédérale américaine (Fed)”, explique Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.
La Fed a entamé en septembre une politique de baisse de ses taux pour relancer l’activité et l’emploi, estimant que la lutte contre l’inflation devait désormais passer au second plan, après plusieurs trimestres de politique restrictive face à la hausse des prix. .
Mais un indicateur de l’emploi meilleur que prévu vendredi a illustré la vigueur continue de l’économie américaine, remettant en question les futurs secours attendus. L’inflation de septembre accroît ces doutes.
“Si des baisses de taux d’intérêt sont toujours prévues, l’ampleur et la fréquence de ces ajustements pourraient être revues à la baisse, notamment (…) l’année prochaine”, estime M. Ielpo.
“Certains analystes craignent que la Fed ait trop relâché sa politique”, ajoute Antoine Andreani, analyste pour XTB.
En Europe, c’est « le budget de la France pour 2025 », présenté dans la soirée, qui sera scruté par les investisseurs, selon Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
L’enjeu pour la France est aussi de rassurer les marchés, pour que le coût de la dette ne s’envole pas et ne pèse pas davantage sur son économie.
Du côté des obligations, le taux d’intérêt des obligations d’Etat françaises à 10 ans s’établissait à 3,04% vers 13H30 GMT, quand l’équivalent espagnol était à 3,00%. Concrètement, cela signifie que la France doit emprunter à un taux plus élevé que son voisin espagnol pour se financer sur les marchés.
A l’autre bout du globe, les actions chinoises ont connu un nouveau rebond après que la banque centrale a ouvert une enveloppe de liquidités de 500 milliards de yuans (64,5 milliards d’euros) dans laquelle les entreprises peuvent puiser pour acheter des titres.
La Bourse de Hong Kong a fini en hausse de 2,98% et celle de Shanghai de 1,32%. A Tokyo, l’indice phare Nikkei a terminé sur un gain de 0,26%, grâce à une baisse du yen.
GSK fait « un pas de géant » ___
Le géant pharmaceutique britannique GSK a annoncé mercredi des accords d’un montant de près de 2,3 milliards de dollars aux Etats-Unis pour mettre fin à la majorité des affaires pendantes devant les tribunaux du pays dans lesquelles son médicament Zantac est accusé de provoquer des cancers.
“GSK a fait un pas de géant en tirant un trait sur cette longue bataille juridique”, a déclaré Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions chez Hargreaves Lansdown.
A Londres, le titre s’envolait de 5,11% vers 13H40 GMT.
Les réassureurs rassurés ___
Les titres des réassureurs européens sont recherchés jeudi profitant de l’affaiblissement de l’ouragan Milton sur la côte ouest de la Floride. Les investisseurs comptent également sur le fait que les dégâts seront bientôt pris en compte lors du renouvellement des primes.
Vers 13h40 GMT les Allemands Munich Re (+4,06%) et Hannover Re (+3,31%) grimpent. En Suisse, Swiss Re prend 3,60% tandis que le français Scor gagne 4,20% à Paris.
Le pétrole en hausse ___
Les prix du pétrole sont en hausse, alors que les marchés craignent à nouveau une attaque d’Israël contre les infrastructures pétrolières iraniennes, après l’attaque au missile menée par Téhéran début octobre.
Vers 13H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,35% à 74,23 dollars et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain augmentait de 1,37%, à 77,63 dollars.
AFP/RP
Related News :