Depuis deux semaines, une effervescence insolite règne dans l’atrium du pavillon Alexandre-Vachon. La cause de cet afflux est la présentation, jusqu’au 17 octobre, de quelque 850 affiches sur autant de stages professionnels effectués cet été par des étudiants de la Faculté des sciences et de l’ingénierie (FSG). Au total, environ 1 100 étudiants inscrits dans l’un des 23 programmes de baccalauréat proposés par la FSG ont vécu une expérience de stage. L’une d’elles était Laurianne Bazinet. Inscrite en licence de biologie, elle a passé trois mois en Martinique à documenter la ponte des tortues marines et le succès des nouveau-nés sortant du nid.
« Mon travail de terrain s’est déroulé de mai à août sur la plage du Diamant, explique-t-elle. Nous avons effectué quatre suivis nocturnes par semaine et observé des tortues luth et des tortues imbriquées, des femelles sortant de l’eau la nuit à la recherche d’un endroit dans le sable pour creuser un nid suffisamment profond pour ensuite pondre. leurs œufs. Les mâles sont restés dans l’eau. S’ils le font la nuit, c’est pour être moins vulnérables aux prédateurs. Ceci est d’autant plus important que les tortues, lorsqu’elles sont prêtes à pondre, tombent dans une sorte d’hébétude. Ils n’ont plus vraiment conscience de ce qui se passe autour d’eux.
Pour pouvoir compter les œufs tombés un à un dans un nid, Laurianne Bazinet avait le visage à quelques centimètres du cloaque de l’animal. Pendant ce temps, un autre chercheur a pris des photos des deux profils et du sommet de la tête de la tortue. Parce qu’elles sont protégées, les deux espèces de tortues marines ont toujours été observées à une distance de 10 mètres, sauf lors de la nidification. Des lampes à lumière rouge éclairaient la zone pour réduire le risque de déranger les tortues.
«J’ai fait 237 observations et vu 66 couvées documentées lorsque j’étais présente», dit-elle. J’ai aussi assisté à la sortie du nid de 80 nouveau-nés qui se dirigeaient vers la mer. C’est un spectacle vraiment incroyable, comme dans les films.
L’étudiante a complété son stage au bureau d’études Aquasearch à Rivière-Salée.
Un drone comme outil de travail
Hugo Bellemare-Vallières est inscrit au baccalauréat en informatique. De la mi-mai à la mi-août, il a effectué un stage au Laboratoire de robotique boréale de l’Université Laval. Sa tâche consistait, dans un premier temps, à prendre plus de 10 000 photos à l’aide d’un drone dans 7 régions du Québec, notamment l’Outaouais et la Gaspésie. Les superficies forestières survolées présentaient toutes la caractéristique d’avoir subi des coupes au cours des dernières années.
« La plupart du temps, les photos ont été prises à une altitude variant entre 3 et 5 mètres », explique l’étudiant. Au début, j’ai piloté le drone à une altitude de 70 mètres. Nous pensions obtenir des images de bonne qualité. Mais nous avons réalisé que nous devions voler plus bas pour obtenir des images suffisamment précises pour que l’intelligence artificielle (IA) puisse identifier avec précision les différentes espèces d’arbres dans les zones de régénération.
Le projet de recherche a été supervisé par le Consortium de recherche forestière FORAC tandis que le financement provenait du ministère des Richesses naturelles et des Forêts du Québec.
Une partie de la tâche du stagiaire consistait à créer un modèle d’IA capable d’identifier avec précision les espèces. «J’ai reçu dès le début une bonne formation de base en IA», dit-il. J’ai suivi une formation à l’Institut Intelligence et Données de l’Université Laval et j’ai suivi un cours en ligne à l’Université Stanford.
Plusieurs des sites photographiés par le drone étaient situés dans des zones d’exploitation contrôlée. « Il s’agissait très souvent de petits lieux isolés », souligne Hugo Bellemare-Vallières. Les plus grands mesuraient 1 kilomètre carré. Le plus petit avait une superficie de 400 à 500 mètres carrés. J’ai vu de bonnes différences entre les sites. Si la tache avait été coupée un an auparavant, je ne verrais aucune repousse. Mais au bout de quatre ans, certaines espèces avaient commencé à repousser un peu. Au total, le drone a permis d’identifier 31 espèces d’arbres avec une relativement bonne précision.»
Un lien entre la théorie et le monde du travail
Elisabeth Oudar est responsable de la formation pratique au sein du Service des Stages Pratiques de la FSG. Selon elle, les stages offerts au niveau du baccalauréat servent à mettre en pratique les connaissances et la théorie apprises en classe. « Ils créent aussi un lien entre le département, les programmes de formation et le milieu de travail », poursuit-elle.
Lors d’un stage, l’étudiant effectue les mêmes tâches que les salariés. « Souvent, dit-elle, ils remplacent ceux qui sont en congé. »
Le responsable de la formation pratique souligne que les présentations de stages par poster existent depuis une dizaine d’années à la FSG. Selon elle, la mise en œuvre de cette activité représente un point fort pour l’Université. «C’était avant-gardiste», dit-elle. Au fil des années, nous avons remplacé de nombreuses présentations orales individuelles en classe par des posters. Je dirais que nous avons eu 200 présentations par affiches dans le passé.
Élisabeth Oudar ajoute que le but de telles présentations est d’impliquer le plus possible le département. « Le professeur, explique-t-elle, même s’il n’évalue pas, vient voir la présentation et pose des questions. L’étudiant est loin de se présenter individuellement en classe et de rédiger un rapport de stage.
Dans ce contexte post-pandémique, une telle activité vise également à rassembler les étudiants de la FSG, « pour qu’ils ne soient pas toujours en télétravail et qu’ils puissent voir ce que font les autres étudiants », soutient-elle. . La meilleure partie est le réseautage.
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