En 2022, 673 190 Français sont morts, en moyenne à 79 ans, mais de quoi ? Deux études publiées ce mardi par Santé publique France et la Drees (le service statistique ministériel dans les domaines sanitaire et social) font le point.
Les tumeurs, première cause de décès
C’est déjà le cas chaque année depuis 2005 : en 2022, les tumeurs, autrement dit les cancers, représenteront à nouveau la première cause de décès. Ils en ont causé 171.630, soit plus du quart (25,5%) du total.
Les décès dus aux tumeurs concernent des personnes en moyenne plus jeunes que celles toutes causes confondues. Plus de la moitié avaient entre 65 et 84 ans, et l’âge médian des personnes décédées d’une tumeur en 2022 est de 75 ans, contre 83 ans toutes causes confondues. Au même âge, les hommes sont également 1,7 fois plus susceptibles d’être victimes de tumeurs que les femmes. La surmortalité masculine s’élève à 2,1 si l’on exclut les tumeurs spécifiques au sexe (sein, utérus, prostate, etc.).
Dans le détail, les tumeurs de la trachée, des bronches et des poumons sont celles qui font le plus de victimes (30 896 décès). Viennent ensuite les tumeurs du côlon, du rectum et de l’anus (16 975 décès), puis les tumeurs du sein (12 963 décès) et du pancréas (12 931 décès).
Maladies cardio-neurovasculaires
Avec 140 173 décès, les maladies cardio-neurovasculaires (c’est-à-dire accidents vasculaires cérébraux, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque…) constituent la deuxième cause de mortalité en 2022 en France (20,8 % des décès). Ces décès concernent généralement des personnes âgées. Par ailleurs, les maladies cardio-neurovasculaires deviennent la première cause de décès chez les personnes âgées de 85 ans et plus. L’âge médian du décès dû à ce type de pathologie est de 87 ans.
Maladies respiratoires
Autre enseignement : en 2022, les décès dus aux maladies de l’appareil respiratoire, hors Covid-19, ont sensiblement augmenté et deviennent ainsi la troisième cause de mortalité. Ils sont ainsi à l’origine de 45 071 décès (6,7% du total), soit 24% de plus qu’en 2021. Ces décès concernent des personnes âgées : la moitié d’entre elles ont 86 ans ou plus. Cette augmentation pourrait s’expliquer notamment par les deux épidémies de grippe saisonnière 2021-2022 et 2022-2023, en même temps que la circulation d’autres virus comme le virus respiratoire syncytial.
A l’inverse, le nombre de décès dus au Covid-19 (41 291) a diminué de près d’un tiers en 2022 par rapport à 2021. Le Covid-19 devient ainsi la cinquième cause de décès. Ce déclin s’explique sans doute en grande partie par l’obtention d’une immunité collective élevée aux niveaux national et international, grâce à une large couverture vaccinale et à une moindre virulence des variants. Cette baisse se poursuivrait l’année dernière, selon les premiers chiffres.
Accidents et suicides
Chutes, empoisonnements, noyades… En 2022, 44 800 décès (6,7 %) sont dus à des causes externes, autrement dit à des accidents ou à des suicides. C’est la quatrième cause de décès tous âges confondus, mais la deuxième chez les moins de 65 ans, après les tumeurs.
Concernant plus spécifiquement les suicides, les trois quarts des décès concernent des hommes, dont près de la moitié ont moins de 65 ans. Mais le taux de mortalité par suicide est en augmentation chez les jeunes femmes de 19 ans ou moins depuis 2020, dans un contexte de dégradation de la santé mentale et une augmentation des syndromes anxieux-dépressifs.
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