Lettre du jour : le petit conte genevois

Genève, le 27 septembre

Il était une fois quatre partis de gouvernement unis pour occuper tous les postes dédiés au contrôle de l’État et de son administration. Cooptation, voyons, vous n’y pensez pas ! Il s’agit juste de constituer une équipe complémentaire du PLR aux Verts, en passant par le Centre et le PS…

Un Petit Poucet, un libéral vert, ne l’a pas entendu de cette oreille et a décidé de provoquer l’élection, plutôt que de la rendre tacite comme six ans auparavant. Une campagne, à laquelle se sont joints un cinquième parti et un indépendant, s’est poursuivie et a abouti, à la surprise générale compte tenu du potentiel électoral des quatre partis, à un scrutin des deux PLR de la liste monobloc, signe que les électeurs de la bande des quatre n’avaient pas tous fait les mêmes calculs.

Un second tour est désormais nécessaire, la candidate suppléante PVL, arrivée dernière, se retire car elle joue le jeu démocratique et souhaite laisser un vrai choix aux électeurs ; hélas, l’indépendant, arrivé également dernier avec près de 5 000 voix d’écart, maintient sa présence pour l’élection au poste de magistrat titulaire, rendant ainsi un fier service au PLR lors du scrutin par la dispersion des votes adverses qu’il provoque .

La fin et la morale de cette petite histoire genevoise restent à écrire par les citoyens qui voteront le 13 octobre.

La Cour des comptes restera-t-elle l’apanage de quatre partis présents dans les organes du pouvoir qu’elle doit contrôler ? L’indépendant sera-t-il sanctionné ou récompensé pour son entêtement, difficile à comprendre ? Le Petit Poucet libéral trouvera-t-il le chemin de la Cour des comptes pour y apporter un surplus d’indépendance et de diversité politique ?

Jean-Michel Bugnion, membre des Vert’libéraux

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