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Pour la première fois, la France engage un SNA dans un exercice naval franco-marocain

Cet exercice se déroulera du 7 au 13 octobre, avec une première phase à quai, la flottille franco-marocaine, du moins les unités de surface, devant se réunir à Casablanca, avant de se déplacer dans une seconde phase vers la mer d’Alboran, le long la côte méditerranéenne du Maroc. « Cette édition, qui comprend pour la première fois un volet de lutte anti-sous-marine, illustre la montée en puissance des activités de coopération opérationnelle souhaitée par le Maroc et la France, les deux marines disposant de capacités ASW. Cette activité de coopération vise également à consolider l’interopérabilité des unités participantes dans les domaines de la sécurité et de la sûreté maritimes. L’objectif final est de confirmer la capacité des deux parties à opérer conjointement et à répondre, si nécessaire, à une situation de crise en mer », explique-t-on à Mer et Marine au commandement de la Marine nationale en Méditerranée. .

L’Aconit, l’un des trois FLF français récemment rénovés, avec notamment l’ajout d’un sonar de coque KingKlip Mk2.

Comme d’habitude désormais, les militaires français ne communiquent pas sur l’identité des unités qui seront engagées, se contentant d’annoncer, outre un SNA, une frégate de type La Fayette (FLF). Cependant, nous pouvons tenter une hypothèse. Pour un exercice de guerre anti-sous-marine, il faut une frégate équipée de sonar, donc l’une des trois FLF françaises rénovées. Et vu l’activité actuelle de ces bâtiments, c’est probablement l’Aconit qui s’y trouvera. Quant au SNA, on imagine aisément qu’il ne fait pas partie des nouvelles unités de la classe Suffren, la flotte française ne va pas se risquer à laisser une marine non OTAN étudier la signature acoustique d’un de ses nouveaux fleurons. Il s’agira donc d’un sous-marin de type Rubis ancienne génération. Et justement, l’Émeraude, qui doit quitter définitivement Toulon en début de semaine prochaine pour une dernière mission avant de rejoindre Cherbourg où il sera déclassé, opérera sur zone. Logiquement, c’est donc ce SNA qui devrait participer à Chebec.

Quoi qu’il en soit, même si elle est confrontée à un ancien SNA mis en service en 1988, la marine marocaine s’entraînera toujours avec une unité parfaitement opérationnelle, qui n’a cessé d’être modernisée au cours de son cycle de vie et reste redoutable, sachant que les deux derniers sous-marins dans cette série, l’Améthyste (1992) et le Perle (1993), resteront opérationnels encore plusieurs années (leur remplacement sera assuré d’ici 2030 par le dernier des six nouveaux Suffren). Surtout, cela offrira aux Marocains une rare opportunité de s’entraîner à chasser un sous-marin à propulsion nucléaire. C’est aussi l’un des problèmes des forces navales marocaines, qui ne disposent pas à ce stade de sous-marin, contrairement à son rival algérien, qui a considérablement renforcé ses capacités dans ce domaine en achetant quatre nouveaux Kilo, mis en service entre 2009 et 2018 (ils ont été ajoutés à deux unités de ce type datant de la fin des années 1980 et que l’Algérie avait modernisées).

Un kilo algérien.

En réponse, le Maroc s’est doté de capacités anti-sous-marines avec, dans un premier temps, l’acquisition auprès du groupe néerlandais Damen de trois corvettes de la famille SIGMA, livrées en 2011 et 2012 et équipées d’un sonar d’obus KingKlip. Avant surtout d’acheter à la France un véritable chasseur de sous-marins, en l’occurrence une frégate multi-missions (FREMM). Mis en service en 2014, le Mohammed VI est, comme les navires français de cette classe, équipé d’un sonar de coque UMS 4110 et d’un système remorqué à immersion variable Captas-4. Un matériau remarquable reconnu dans le monde entier.

La FREMM Mohammed VI marocaine a été livrée en 2014 par Naval Group.

Mais pour qu’il soit efficace, il doit être piloté par des marins expérimentés, ce qui nécessite une formation et des exercices. En cela, la France fera donc un beau geste de coopération envers le Maroc en embauchant un de ses SNA à Chebec, permettant ainsi aux équipages marocains d’obtenir de précieux retours d’expérience. Au moins une unité marocaine participera à ces manœuvres.

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