que fait la FINUL, la force de l’ONU présente au Liban depuis 46 ans

La force armée de l’ONU au Liban ne peut plus assurer sa mission. Alors que les combats entre les troupes israéliennes et le Hezbollah s’intensifient dans le sud du Liban, les quelque 10 000 casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) sont contraints d’interrompre leurs patrouilles dans la zone, a indiqué lundi 30 septembre le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. .

Face à la récente montée des tensions entre Israël et le mouvement islamiste libanais, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban se trouve une nouvelle fois compromise : son personnel reste désormais confiné dans ses bases et postes d’observation, malgré le mandat établi par le Conseil de sécurité pour surveiller les cessation des hostilités.

Cette situation a notamment poussé la présidence italienne du G7, mardi 2 octobre, à réclamer un renforcement du rôle de la FINUL par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Un mandat renouvelé chaque année

La FINUL a été créée en mars 1978 à la suite de l’invasion israélienne du sud du Liban, en vertu des résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Stationnée depuis quarante-six ans au sud du Liban pour servir de tampon avec Israël, la FINUL a pour mission de confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du pays, de rétablir la paix et la sécurité et d’aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité. efficace.

Elle remplace alors la Force multinationale de sécurité à Beyrouth, créée en 1982 mais dissoute deux ans plus tard, à la suite de la double attaque contre les contingents français et américain du 23 octobre 1983.

Aujourd’hui, la FINUL compte plus de 10 000 hommes issus d’une cinquantaine de pays. L’Indonésie est le premier pays contributeur en termes de personnel, avec plus de 1 200 soldats mobilisés, suivie par l’Inde, le Ghana, le Népal, l’Italie et la Malaisie. La France, de son côté, déploie un contingent de 700 militaires dans le cadre de l’opération Daman, du nom de la participation française à la force internationale.

Selon l’ONU, la FINUL est financée par une enveloppe approuvée chaque année par l’Assemblée générale des Nations Unies. Son budget était d’environ 510 millions de dollars américains (quelque 462 millions d’euros) pour la période allant de juillet 2021 à juin 2022.

Nouvelles tâches depuis 2006

Le mandat de la mission a été modifié à deux reprises : en 1982 en raison de l’invasion israélienne du Liban, et en 2000 suite au retrait israélien du sud du pays. Il est renouvelé chaque année par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Son rôle a également été renforcé après le conflit israélo-libanais de 2006. La FINUL doit désormais contrôler la cessation des hostilités au sud du Liban, surveiller son espace aérien, soutenir le déploiement des forces armées libanaises dans le secteur et assurer la sécurité en cas de nécessité. toute la zone, par interposition ou escorte de convois.

Il est également chargé de surveiller la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus doivent être déployés au sud du Liban. Elle doit donc patrouiller à bord de véhicules blindés peints en blanc le long de la ligne bleue, la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël.

La force internationale doit également fournir une assistance pour contribuer à garantir l’accès humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes déplacées. Elle est également mobilisée pour des opérations de déminage le long de la frontière.

“Plan d’urgence”

Ces objectifs semblent désormais difficiles à atteindre, mais la FINUL tente tant bien que mal de poursuivre sa mission malgré la flambée de violences au sud du Liban. Si le porte-parole du secrétaire général de l’ONU refusait de “spéculer” sur la possibilité d’une évacuation des casques bleus, il a toutefois indiqué qu’il y avait un “plan d’urgence” si nécessaire.