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Guinée, Sénégal, Togo… des fonds pour des filières agricoles plus résilientes

La Banque africaine de développement mettra en œuvre un financement record de plus de 100 millions de dollars provenant du Fonds vert pour le climat. Il vise à adapter les pratiques agricoles, l’agroforesterie et même l’investissement dans des pompes solaires pour l’irrigation.

Engagés dans une réflexion à long terme sur la souveraineté alimentaire et la solidité de leurs secteurs agricoles, trois pays d’Afrique de l’Ouest viennent de recevoir de nouveaux financements pour mettre en œuvre et adapter leurs stratégies. La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé le 12 septembre la mobilisation d’un total de 102,79 millions de dollars dans les zones agro-industrielles de Guinée, du Sénégal et du Togo. Ce programme complète les actions déjà mises en œuvre par les États et leurs bailleurs de fonds dans ces pays. Il cible spécifiquement la résilience et l’adaptation au changement climatique dans les secteurs agricoles. A ce titre, les fonds engagés par la BAD proviennent entièrement du Fonds vert pour le climat (FVC), un mécanisme financier des Nations Unies, rattaché à la Convention-cadre sur les changements climatiques et basé à Incheon, en Corée du Sud. . C’est même la première fois qu’un tel montant de ce fonds est mis en œuvre par l’institution panafricaine présidée par Akinwumi Adesina. C’est également une première dans le secteur agricole.
Le financement et le projet du Fonds vert pour le climat comprennent un prêt de 26,99 millions de dollars et surtout une subvention de 75,79 millions de dollars. Il couvre environ 38% du coût des programmes togolais, sénégalais et guinéens. Selon les études préliminaires, l’ensemble de ces programmes devraient bénéficier directement à 1,1 million d’agriculteurs, dont 428 853 au Togo, 442 660 en Guinée et 239 036 au Sénégal. L’impact global (direct et indirect) est estimé à 5,6 millions de personnes au total. A noter que les programmes mettent un accent particulier sur la promotion des femmes, qui doivent représenter au moins la moitié des bénéficiaires.
Dans le détail, les financements du Fonds vert pour le climat concernent spécifiquement le projet de transformation agro-industrielle au Togo (région de Kara), ainsi que le programme guinéen de développement des zones spéciales de transformation agro-industrielle de Boké et Kankane. A cela s’ajoute le projet Agropole-Sud au Sénégal initié depuis plusieurs années par l’État sénégalais dans la région naturelle de Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda). Le coût global de ces programmes agricoles est estimé par le GCF à 272 millions de dollars, avec d’autres donateurs, dont la Banque mondiale, l’USAID, la BAD et le Fonds pour l’environnement mondial, qui sont également cofinanceurs.
Dans les trois pays, les programmes mis en œuvre par la BAD et les États sont structurés autour de six thématiques. Le premier concerne les petits systèmes d’irrigation (sur au moins 39 179 ha) avec la mise en place de 2,59 MW d’installations solaires destinées au pompage de l’eau. Le deuxième volet concerne l’installation de petits équipements d’énergies renouvelables d’une capacité cumulée de 14,69 MW. A cela s’ajoute, en troisième lieu, l’installation de digesteurs d’une capacité équivalente à 10,24 MW (dont le Togo : 4,13 MW, le Sénégal : 2,18 MW et la Guinée : 3,94 MW) produisant du biogaz à partir de déjections animales utilisées pour produire de l’électricité. Le quatrième axe porte sur la formation et l’adoption de pratiques et technologies agricoles résilientes au climat par les acteurs de la chaîne de valeur agricole (petits agriculteurs, coopératives, groupements de producteurs locaux) sur environ 40 000 ha. Le cinquième point vise à développer environ 40 000 hectares d’agroforesterie pour séquestrer le carbone (5 millions de tonnes de CO2) et générer des revenus supplémentaires. Ceci notamment en mettant en œuvre la plantation d’anacardiers et de manguiers. Enfin, le dernier volet concerne l’amélioration des services d’information météorologique : création et extension d’un réseau de stations agro-météorologiques, déploiement de technologies pour renforcer les services d’information climatique et les systèmes d’alerte précoce.

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