“La plus grande expansion des autoroutes depuis des décennies” ne réduira pas le trafic, selon la commission qui a organisé le référendum contre le développement des autoroutes. Il a lancé sa campagne mercredi, en vue du vote du 24 novembre.
Pour près de cinq milliards de francs, le Conseil fédéral et le Parlement ont approuvé six projets d’extension d’autoroutes, dont un en Suisse romande. The Le Vengeron-Coppet-Nyon axis (VD) doit notamment être élargi à deux trois voies sur une distance d’environ 19 km.
Les autres projets concernent le tronçon Wankdorf-Schönbühl (BE), qui doit être élargi de six à huit voies, et celui de Schönbühl-Kirchberg (BE), qui passera de quatre à six voies. L’enveloppe doit également être utilisée pour diviser les tunnels Rosenberg (SG), Rhin (BS/BL) et Fäsenstaub (SH).
“Autoroutes géantes”
Dénonçant les « autoroutes géantes », l’Association Transport et Environnement (ATE) et l’organisation active-trafiC mènent la charge. Soutenus par les Verts, le PS et le PVL, ainsi qu’une cinquantaine d’organisations et d’associations, ils estiment que l’extension envisagée est surdimensionnée, qu’elle repose sur une politique des transports dépassée et que les coûts sont excessifs.
Ces milliards ne sont qu’un début, alors que le Conseil fédéral a déjà adopté d’autres projets, a lancé la conseillère nationale Franziska Ryser (Vert-es/SG), co-présidente d’active-trafiC. Ce montant est «particulièrement critique dans le contexte actuel des débats sur les finances du pays», selon la conseillère nationale zurichoise Mattea Meyer, coprésidente du PS.
Et la présidente des Verts Lisa Mazzone d’ajouter : “Ces milliards ne seront pas investis ailleurs, pour les gros investissements nécessaires à la transition énergétique et pour le train.”
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Pas de réduction du trafic
De plus, les projets manquent leur objectif d’éliminer les goulots d’étranglement et les embouteillages. Au contraire, ils auront pour effet d’augmenter encore le nombre de voitures et les surfaces asphaltées, tout en nuisant à la qualité de vie et à la nature, a déclaré Jelena Filipovic, co-présidente de l’ATE.
Si les routes seront temporairement plus lisses, elles attireront très vite davantage de voitures selon le phénomène de trafic induit, a détaillé David Raedler, co-président de l’ATE. Et d’ajouter que ce trafic supplémentaire se dirigera également vers les villes et villages environnants.
Et Franziska Ryser constate qu’une opposition existe au sein des communes concernées par les projets. Les villes et villages se concentrent plutôt sur d’autres options, telles que l’amélioration des transports publics et des infrastructures cyclables, ainsi que des quartiers à circulation réduite.
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David Raedler a en outre souligné que les projets nécessiteront « des chantiers gigantesques, sur des décennies ». Cela perturbera la circulation sur de longues périodes et entraînera une transformation « irréversible » du paysage.
Mattea Meyer a en outre qualifié le projet d’« irresponsable ». Une augmentation du trafic entraînera davantage d’émissions de CO2, ce qui nuira au climat. Et de constater que le trafic routier en Suisse est aujourd’hui responsable de près d’un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre.
cabine avec ats
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