Mois de sensibilisation au cancer du sein
©Photo gracieuseté – Roxanne D’Astous photographe
Diagnostiquée d’un cancer du sein à seulement 28 ans, une jeune maman de Causapscal raconte les hauts et les bas de cette lutte contre la maladie.
Le mois d’octobre, dédié à la sensibilisation au cancer du sein, rappelle l’importance du dépistage précoce et du soutien à celles qui traversent cette épreuve. Marie-Claude Landry de Causapscal fait partie de ces femmes qui, en plus de lutter contre la maladie, continuent d’assumer leur rôle parental. Elle partage son histoire dans un témoignage rempli de force et de résilience.
Le 28 juin dernier, la vie de Marie-Claude Landry a pris un tournant inattendu lorsqu’elle a découvert une masse au sein gauche. Sans imaginer le pire, la petite voix intérieure de Marie-Claude l’a amenée à se confier à sa mère et à une amie qui travaille dans le domaine de la santé. Ce dernier l’a encouragée à consulter rapidement. « J’ai appelé le GMF et j’ai obtenu un rendez-vous le 4 juillet avec mon médecin de famille qui a pris la situation au sérieux et m’a référée à la clinique du sein de Rimouski. Le 11 juillet, j’avais déjà mon rendez-vous à Rimouski pour les analyses et j’ai immédiatement subi une biopsie en urgence ce jour-là. C’est à ce moment-là que j’ai su en moi que c’était un cancer, un sentiment très fort. L’équipe médicale ne m’a jamais fait ressentir l’urgence de la situation, mais j’ai vite compris que ce n’était pas la procédure normale et qu’il y avait de quoi s’inquiéter », se souvient-elle.
Née le 28, la jeune Matapédienne de 28 ans voit cette année comme un signe de chance. Cependant, elle s’est retrouvée face à un grand bouleversement. Le 19 juillet, Marie-Claude apprend qu’une tumeur s’est bel et bien développée au sein de son sein. Son médecin lui a également indiqué qu’il s’agissait d’un « carcinome canalaire infiltrant de grade 2 HER2-positif avec métastases ganglionnaires », l’une des formes les plus agressives de cancer du sein. « J’ai ressenti beaucoup de colère et un grand sentiment d’injustice. J’ai toujours eu une vie active, une hygiène de vie sans excès et surtout, je n’ai que 28 ans. Je suis mère célibataire à temps plein d’une petite fille de 5 ans. La peur de laisser ma fille seule, de ne pas pouvoir m’occuper d’elle comme je le fais depuis le premier jour, la peur de mourir… Tout cela m’a envahi et cette peur sera toujours un peu présente. »
Malgré le choc, Marie-Claude est rapidement passée en mode solution. « J’avais hâte de commencer mes traitements, de connaître le plan de match. […] Je ne me suis jamais vraiment apiturée sur mon sort, j’étais prête à me battre et j’ai essayé d’être forte pour mes proches qui prenaient la nouvelle avec difficulté”, exprime la jeune maman.
La lutte contre la maladie
Actuellement, Marie-Claude est en pleine lutte contre le cancer. « J’en suis à mon troisième cycle de chimiothérapie. Mon protocole prévoit six cycles avant d’être éligible à la chirurgie. Je reçois deux types de chimiothérapie et deux traitements ciblés pour mon type de cancer. Au cours de mon parcours, j’ai appris qu’il existait différents types de cancer du sein et dans mon cas, mon cancer est porteur d’une mutation appelée HER2+ qui le rend très agressif. Il a la capacité de croître et de se propager très rapidement », explique-t-elle.
Être mère tout en luttant contre le cancer comporte des défis supplémentaires. Marie-Claude a également longuement réfléchi à la manière dont elle aborderait le sujet avec son petit. « J’ai toujours utilisé de vrais mots avec elle pour qu’elle soit le plus consciente possible de ce qui se passait, mais aussi pour la rassurer. Mon objectif était qu’elle connaisse la situation, mais qu’elle ne soit pas terrifiée par tout cela. Je lui ai expliqué que maman avait une maladie au sein appelée cancer. Que c’était un ennemi et que mes petits soldats pour lutter contre les maladies avaient du mal à vaincre l’ennemi. Les médecins allaient m’aider avec des médicaments très puissants pour le vaincre. »
Certes, les mots cancer et chimiothérapie font désormais partie du langage quotidien de Marie-Claude et Laurie-May. « Cela fait désormais partie de notre quotidien. Malheureusement, ma fille me voit avoir des nausées et ressentir les effets secondaires de la chimiothérapie. Elle me dit souvent [c’est signe que le cancer meurt hein maman] et je lui réponds [oui ma chérie c’est le prix à payer pour guérir]. » Même si Marie-Claude subit de nombreux effets secondaires liés à ses traitements, elle reste positive, d’autant plus que son corps réagit bien aux soins.
Depuis le début de son traitement, Marie-Claude a traversé de nombreuses épreuves, tant émotionnelles que physiques, mais la perte de ses cheveux reste, pour elle, l’un des chocs les plus difficiles à vivre. « C’est peut-être anodin pour certains, mais c’est actuellement l’épreuve la plus difficile que je traverse… chaque jour, je ne me reconnais pas dans le miroir. Chaque jour, même dans les bons jours, le miroir me rappelle ma maladie. Je me couvre toujours la tête et il m’est terriblement difficile de me mettre à nu, même devant mes proches et mon amoureux. Je me sens vulnérable sans mes cheveux et cela affecte vraiment mon estime de soi. »
L’importance du soutien
Le 23 septembre, lors d’un suivi en oncologie, Marie-Claude apprend que sa masse de 8 centimètres sur 6 centimètres s’est complètement dissoute et qu’elle n’aura peut-être pas besoin de chimiothérapie après son opération. « Ça donne de l’espoir, ça donne envie de continuer à se battre. Je dois poursuivre la fin de mon protocole de chimiothérapie pour tuer les cellules qui restent, celles qui ne sont pas perceptibles au toucher et aussi celles qui auraient pu se loger dans d’autres organes. Normalement, mon dernier traitement de chimiothérapie aura lieu le 4 décembre. Chirurgie prévue en janvier 2025 et je poursuivrai le traitement ciblé pendant environ 1 an », se réjouit-elle.
Durant cette épreuve, la jeune maman malade bénéficie du soutien précieux de ses proches. « J’ai énormément de chance d’avoir ma maison en face de celle de mes parents et je me considère terriblement chanceuse. C’est rassurant de les avoir si près pour m’aider dans la gestion quotidienne. Nous sommes une équipe ! Mon papa m’aide à l’entretien de ma maison, ma maman s’occupe souvent des dîners, fait mes petites courses, ils s’occupent de ma fille quand j’ai besoin de me reposer, m’accompagnent à mes rendez-vous médicaux et surtout, ils sont un rôle important soutien moral dans tout cela. Lorsque ma fille est à l’école, j’essaie de me reposer autant que possible afin d’avoir de l’énergie et du temps de qualité avec elle lorsqu’elle rentre de l’école. On y va au jour le jour et c’est vraiment la clé du succès pour ne pas se sentir dépassé par tout ça. » Une amie de Marie-Claude a également lancé une campagne de financement participatif pour aider la mère monoparentale à souffler un peu plus financièrement pendant ses traitements.
Malgré l’ironie d’être frappée par un cancer au cours de ce qu’elle espérait être son « année de chance », Marie-Claude s’accroche au positif : avoir reçu son diagnostic à temps. « Ce qui est dangereux avec le cancer, c’est que lorsque vous commencez à ressentir des symptômes, il est souvent trop tard. Dans mon cas, il était vraiment temps pour moi de m’en rendre compte, puisqu’il avait commencé ses ravages par métastases au niveau des ganglions lymphatiques. » Marie-Claude sait que le combat n’est pas terminé, mais elle l’affronte avec une détermination sans faille, portée par l’amour de sa fille et l’espoir d’une guérison.
Il est important de se rappeler que le cancer du sein est plus fréquent chez les femmes au Canada. Un dépistage précoce et un auto-examen des seins sont essentiels pour déceler toute anomalie et ainsi améliorer les chances de guérison.
« Ma fille et moi ne sommes pas confrontés à nos premiers défis majeurs. Nous avons affronté des tempêtes ensemble et nous sommes littéralement des guerriers. » -Marie-Claude Landry
©Photo gracieuseté – Roxanne D’Astous photographe
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