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la Métropole de Lyon doit encore investir

La Métropole de Lyon est l’une des zones les plus étudiantes de France. Déjà 190 000 en 2024, ils pourraient être plus de 193 000 d’ici 2029. Problème : les étudiants n’arrivent plus à trouver un logement dans la métropole. La faute à la hausse des loyers – à peine contenue par l’encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne – et au manque de logements.

Les premiers à boire sont les étudiants les plus précaires et ceux venant de l’étranger. Il leur est difficile d’accéder aux logements sociaux et au Crous car seules 13 935 places sont disponibles dans la région. Entre 2023 et 2029, la Métropole de Lyon espère créer 4 850 places supplémentaires.

Pour cela, un Contrat de Plan État-Région de 14 millions d’euros a été signé en 2021. La Métropole de Lyon avait engagé 6 millions d’euros. Sauf que… Cette enveloppe a déjà été « engagée en totalité dans le fonctionnement », constate aujourd’hui la collectivité. Lundi 30 septembre, le conseil métropolitain a voté une enveloppe supplémentaire de trois millions d’euros (un million d’euros par an jusqu’en 2027) pour réussir à tenir les objectifs.

S’ils étaient obligatoires, 9,5 % des étudiants vivraient dans des logements sociaux en 2029. « C’est insuffisant au regard de l’objectif national de 10 % », souligne Delphine Borbon du groupe centriste Inventer la métropole de demain. On ne peut se contenter de ces perspectives, surtout si on les compare avec le baromètre Unef. » Selon le syndicat étudiant, un étudiant lyonnais paie son loyer près de 38 euros de plus que la moyenne nationale, soit 452,28 euros par an.

« Sur les quatre premières années du mandat, nous avons approuvé 1 963 logements sociaux étudiants et nous en prévoyons 1 000 supplémentaires rien qu’en 2024 », a défendu Renaud Payre (Gauche unie – Voix Commune), vice-président au Logement, plaidant pour les efforts communautaires en matière de logement. le sujet.

La Métropole de Lyon sort son portefeuille pour construire des logements sociaux

Face à la crise du logement, le secteur étudiant est loin d’être le seul pour lequel la Métropole a dû sortir son porte-monnaie pour désengorger un marché locatif extrêmement tendu. Un problème particulièrement sérieux sur les petites surfaces.

Élue en 2020, la majorité écologiste et de gauche à la tête de la Métropole s’était fixé un objectif de construire 6 000 logements sociaux – ramené ensuite à 5 000. Or, à l’heure de la flambée des prix des matières premières, les bailleurs sociaux peinent à atteindre cet objectif. Seuls 3 000 logements sociaux sont construits chaque année.

Pour endiguer le phénomène, la Métropole de Lyon et les services de l’État du Rhône ont pris plusieurs mesures d’urgence depuis trois ans. En janvier 2024, la préfecture a récupéré la compétence en matière d’urbanisme de sept communes du département, car celles-ci n’ont pas respecté leurs objectifs de construction de logements sociaux fixés dans la loi de rénovation urbaine solidaire (SRU).

Quant à la Métropole de Lyon, la collectivité a actionné plusieurs leviers. Dès 2020, elle a alloué un budget annuel de 40 millions d’euros dédié aux préemptions sur les ventes immobilières. Elle l’a mis en œuvre en octobre 2020, sur un immeuble de la rue Bugeaud (Lyon 6e), acheté pour 13,6 millions d’euros pour y construire des logements sociaux.

Un outil également utilisé pour faire pression sur les fonds d’investissement et les contraindre à intégrer ce type de logements dans leurs opérations immobilières, au risque d’être préemptés.

Un accord entre la Métropole de Lyon et des promoteurs pour construire des logements sociaux

Depuis, les relations entre la Métropole et les professionnels de l’immobilier se sont assouplies. D’abord grâce au fonds d’urgence de 10 millions débloqué par la collectivité en décembre 2023 pour soutenir les opérations immobilières. Cela a permis de débloquer la construction de 3.800 logements, dont plus de 900 logements sociaux.

A la rentrée 2024, la collectivité est même parvenue à signer une convention de deux ans avec six investisseurs et promoteurs immobiliers (Compagnie Foncière Lyonnaise, Warm Up, Firme Transactions, Cabinet Muru-Thiolière, SAS 3J et Régis Roussel Développement) . Ces derniers s’engagent, lors d’une vente ou d’une acquisition de bien immobilier, à consacrer 20 % de la surface (10 % minimum) au logement social. Le 6 septembre 2024, la Métropole annonce avoir déjà négocié la création de 500 logements sociaux supplémentaires.

Cet accord, signé dans un contexte très tendu dans le secteur immobilier, repose sur la bonne volonté des promoteurs et présente un risque : les voir se retirer une fois les perspectives plus favorables. Mais il reste un premier pas, alors que le travail à accomplir dans ce domaine semble interminable.

 
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