À l’occasion de la quatrième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation qui aura lieu lundi, les membres des Premières Nations soulignent que les peuples non autochtones ont la responsabilité de s’informer et de connaître ce que les peuples autochtones ont subi.
Robyn Bourgeois est Cri du territoire du Traité 8 et vice-présidente de l’engagement autochtone à l’Université Pierre a Sainte-Catharines, en Ontario.
Une partie de ses recherches portent également sur les répercussions intergénérationnelles du système des pensionnats.
Une partie des recherches de Robyn Bourgeois porte sur les impacts intergénérationnels du système des pensionnats.
Photo : Radio-Canada / Source : Robyn Boureois
Même si l’histoire douloureuse des pensionnats est mieux connue aujourd’hui, les gens qui ne connaissent pas toute l’ampleur de la violence contre les peuples autochtones doivent l’apprendre
dit Mme Bourgeois.
Une fois informé, vous pouvez faire mieux. Et c’est la deuxième partie : la réconciliation.
Qui porte le fardeau ?
Elle souhaite également que les gens, en particulier ceux qui occupent des postes de direction, comprennent que même si la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation est une journée importante, elle ne peut pas relever de la seule responsabilité des peuples autochtones.
Le fardeau de la journée incombe souvent aux peuples autochtones, mais nous devons vraiment nous concentrer sur la guérison. C’est une journée vraiment difficile pour nous
dit-elle.
Toutefois, selon elle, la consultation des peuples autochtones reste essentielle.
Il est important que les gens travaillent en relation avec les peuples autochtones, mais vous savez, il faut en assumer le poids.
Voici ses recommandations pour les non-Autochtones :
Le poids des préjugés
Nadir André est un avocat innu, spécialiste du droit autochtone. Selon lui, de nombreux Canadiens ne connaissent pas la réalité autochtone alors que de nombreux préjugés persistent.
Par exemple, il met en avant ces idées qui Les Autochtones sont privilégiés, ne paient aucun impôt et ont des maisons gratuites
qui selon lui ne correspondent absolument pas à la réalité.
Il rappelle également que 70 % des membres des Premières Nations vivent aujourd’hui en ville, dans les mêmes conditions que les autres citoyens canadiens.
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Nadir André, avocat innu spécialisé en droit autochtone
Photo : Radio-Canada
L’importance de la divulgation
Prenant comme exemple l’Afrique du Sud et son ancienne politique d’apartheid, M. André explique que pour parvenir à la paix sociale, les autorités du pays ont largement révélé les injustices commises contre les communautés noires du pays.
Il fallait dire la vérité sur l’apartheid, informer la population sur le racisme systémique. […] La population avait droit à la divulgation de tout ce régime. Je ne crois pas que cela ait été fait dans le cas des Autochtones.
Ainsi, pour l’avocat, aucune réconciliation n’est possible tant que toute la vérité n’a pas été révélée.
Il reconnaît cependant qu’un effort louable a été fait spécifiquement concernant les pensionnats, mais conclut que rien n’a été fait concernant la Loi sur les Indiens ni l’ensemble des traités historiques avec les Premières Nations.
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