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Les défis du directeur général d’Avocats sans frontières Canada

Ce texte fait partie du cahier spécial À l’écoute des causes sociales

Changements climatiques, érosion des démocraties… C’est pour réduire les répercussions de ces défis sur les droits humains que Véronique Lamontagne a pris la tête, en mars dernier, d’Avocats sans frontières Canada (ASFC). Elle est la première femme à diriger l’ONG.

C’est un retour aux sources en matière de coopération internationale pour le directeur général d’Avocats sans frontières Canada. Mmoi Lamontagne œuvre déjà dans l’industrie depuis une vingtaine d’années à titre de consultant indépendant. Et ce, notamment pour Affaires mondiales Canada et les Nations Unies, avant d’être employé par la Ville de Montréal dans les relations internationales sur les questions de droits humains, d’inclusion et de transition écologique. “C’est une belle opportunité de rejoindre une famille de personnes qui travaillent sérieusement sur ce sujet en suivant une approche basée sur l’exigence de justice et centrée sur les besoins des personnes que nous voulons soutenir”, a-t-elle déclaré à propos de son nouveau mandat au sein du organisation qui existe depuis 22 ans.

La mission de l’ASFC est plus importante que jamais en raison d’un monde de plus en plus divisé, estime le directeur. « Nous assistons à une multiplication des crises et des conflits. Le droit international et les institutions multilatérales internationales sont remis en question par certains pays. C’est une dynamique avec la forte présence de la Russie et de la Chine en Afrique. Nous sommes dans un contexte où l’État de droit et la démocratie s’érodent », souligne-t-elle.

La question des droits humains à l’ère des changements climatiques préoccupe aussi Véronique Lamontagne. « La migration place les personnes dans des situations vulnérables propices aux violations des droits humains », dit-elle.

Mmoi Lamontagne s’inquiète également de la violence faite aux femmes et de la criminalisation des relations homosexuelles consensuelles dans plusieurs États. Selon les Nations Unies, environ 48 800 femmes et filles dans le monde sont mortes en 2022, tuées par leur partenaire ou un membre de leur famille. L’année dernière, 67 pays interdisaient encore les relations homosexuelles.

« Cela représente beaucoup de problèmes liés aux droits de l’homme et de besoins en matière d’accès à la justice dans le monde entier. D’une certaine manière, cela confirme la pertinence de notre mission », observe le directeur.

De belles réalisations

Depuis sa création en 2002, l’ASFC a mené plusieurs batailles qui se sont soldées par des victoires. Avec Avec huit bureaux à travers le monde et des activités de coopération dans 12 pays au cours de l’année écoulée, l’ONG promeut une justice centrée sur les victimes. « Il s’agit plutôt d’une démarche d’appropriation du droit par les gens pour qu’ils en deviennent parties prenantes », décrit Véronique Lamontagne. Elle cite en exemple l’intervention de l’ASFC dans la formation des avocats honduriens au contentieux stratégique. « Aujourd’hui, ils continuent d’exercer le droit [dans ce domaine] de manière indépendante », dit-elle.

“Mais l’une des réalisations les plus emblématiques de notre organisation est un dossier au Guatemala”, souligne M.moi Lamontagne. Grâce aux efforts de l’ONG, l’ancien dictateur José Efraín Ríos Montt a été reconnu coupable d’avoir orchestré une politique génocidaire contre le peuple maya Ixil. C’était la première fois qu’un tribunal national condamnait un chef d’État pour ce motif.

ASFC a également contribué à mettre fin à la détention arbitraire de prisonniers en Haïti et à mieux protéger les droits des Colombiens et des Guatémaltèques. Elle est également venue en aide aux victimes de l’esclavage par ascendance au Mali et a lutté contre les violences sexuelles en Ukraine.

Un événement bénéfice au Québec

Le 17 octobre prochain, ASFC tiendra son cocktail annuel au Manège militaire de Québec en compagnie du chef du bureau montréalais du HCR Canada, Joey Hanna, et de l’écosociologue Laure Waridel. Ils discuteront des questions de migration dans le contexte du changement climatique devant environ 250 participants. «C’est le point culminant où nous terminerons notre collecte de fonds», résume le directeur général de l’ONG financée principalement par Affaires mondiales Canada.

Véronique Lamontagne et le reste de son équipe travaillent également à la planification du cadre stratégique d’ASFC pour les trois prochaines années. « L’un des grands défis consiste à convaincre les États et les donateurs de continuer à accorder de l’importance aux droits de l’homme et à l’accès à la justice. C’est un élément fondamental. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoirrelatifs au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

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