Il a fallu qu’elle meure pour qu’on s’intéresse à elle. Une vie cabossée, remplie de souffrance et de colère. Peu d’amis, presque pas de famille. Et puis un suicide à 22 ans. De celui dont on ne parle pas. Parce qu’il se passe en prison, loin des regards. La courte vie de Karima aurait pu s’arrêter ce jour d’octobre 2020 où ses affaires ont été remises à ses derniers proches devant la grille de la prison pour femmes de Fresnes (Val-de-Marne). Pourtant, vendredi 20 septembre, pendant plus de quatre heures, on n’a parlé que de la jeune Parisienne au tribunal de Créteil.
Grâce à une alliance inattendue entre des surveillantes et d’autres détenues ayant réussi à donner l’alerte, les circonstances de la mort de Karima ont pu être étudiées pendant plusieurs années. Le genre de dossier délicat que les magistrats n’abordent qu’avec une main tremblante. A l’issue de cette enquête, le juge avait renvoyé devant la justice celui qui était le chef de la détention de Fresnes au moment des faits. Ce surveillant très expérimenté, âgé de 54 ans, a finalement été jugé pour non-assistance à personne en danger. Une peine de dix mois de prison avec sursis a été requise à son encontre. Selon le parquet de Créteil, à aucun moment ce capitaine n’a pris de mesures pour protéger la jeune femme.
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