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Il a presque tué un rival avec une bouteille cassée

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Une altercation entre personnes marginalisées aurait pu coûter la vie à un homme le 12 juin 2023 sur la Grand-Place. Le procès s’est ouvert mercredi.

En été, les Grands-Places accueillent une population hétéroclite de toxicomanes et de désœuvrés. © Charles Ellena/photo prétexte

En été, les Grands-Places accueillent une population hétéroclite de toxicomanes et de désœuvrés. © Charles Ellena/photo prétexte

Publié le 18/09/2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Une fois n’est pas coutume, les deux hommes qui occupaient mercredi les bancs du tribunal pénal de la Sarine, celui de l’accusé et celui des plaignants, sont actuellement hébergés dans la même prison. Le premier est accusé d’avoir tenté de tuer le second à l’aide d’un tesson de bouteille lors d’une altercation survenue dans l’après-midi du 12 juin 2023 à la Grand-Place, à Fribourg. L’auteur des coups, un Somalien de 34 ans atteint de troubles schizophréniques, assure s’être défendu face à son rival palestinien de 43 ans, actuellement incarcéré pour des délits qui n’ont rien à voir avec cet épisode qui a failli lui coûter la vie.

Portant des lunettes noires pour cacher un œil crevé et arborant d’impressionnantes cicatrices sur le côté gauche du cou, là où le Somalien l’a frappé à plusieurs reprises, provoquant des plaies ouvertes dont une de six centimètres de profondeur, le plaignant a échappé de justesse à la mort. Seule sa prise en charge rapide par les secours a permis d’éviter une issue fatale. Discret, l’homme dit garder des séquelles physiques et psychologiques de cet épisode traumatisant.

L’auteur des coups « a laissé libre cours à ses instincts les plus primaires. Incapable de gérer sa colère, il est devenu un danger pour la société », a expliqué le procureur Julien Aubry. Contraint de prendre en compte une évaluation psychiatrique accordant au Somalien une réduction de responsabilité significative, il a requis une peine de 42 mois de prison ainsi qu’une mesure thérapeutique institutionnelle (aussi appelée « internement mineur ») pour tentative de meurtre. Cette accusation étant synonyme d’expulsion obligatoire, il a demandé au tribunal de la prononcer pour une durée de huit ans.

L’avocate de la victime, Manon Genetti, a relevé l’absence de véritable mobile pouvant expliquer cette altercation sanglante. Elle a cité un témoin qui a déclaré que « l’Arabe a pris beaucoup de coups et ne s’est pas défendu ».

Les faits du 12 juin 2023 se sont déroulés dans un contexte particulier : celui des Grands-Places, qui attirent, l’été, une population hétéroclite de toxicomanes et de désœuvrés. Avocat de l’auteur des coups d’éclats, Philippe Maridor a attiré l’attention des juges sur des images de vidéosurveillance montrant la victime adopter un comportement agressif. L’homme est connu pour être insupportable et querelleur lorsqu’il a bu, ce qui était le cas ce jour-là, a souligné le défenseur. Son client aurait agi en état de légitime défense et n’aurait pas eu l’intention d’attenter à la vie de son rival.

Le tribunal rendra sa décision ultérieurement.

 
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