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Une mère « handicapée à 98 % » après une péridurale en 2019

Le 10 août 2019, une mère de 35 ans est devenue gravement handicapée à la suite d’une erreur médicale lors de la pose d’une péridurale. Une plainte a été déposée il y a quatre mois.

Le 10 août 2019, Lucie B., alors âgée de 35 ans, se rend à l’hôpital Simone Veil d’Eaubonne (Val d’Oise) pour donner naissance à son troisième enfant. Depuis, elle est « handicapée à 98 % ».

La mère a été victime d’une erreur lors de la pose d’une péridurale. Alors que le travail stagnait, elle a choisi d’avoir recours à cette anesthésie. Un médecin stagiaire associé, diplômé à l’étranger, a été chargé de la manœuvre.

Mais ce dernier va trop loin et perfore la dure-mère, la membrane qui entoure la moelle épinière, avant de se rendre compte tardivement de son erreur. « Le liquide monte au cerveau, arrêt cardiaque », résume l’avocat de la victime, Me Yacine Djellal.

“Le cerveau n’a pas été irrigué pendant 14 minutes, ce qui veut dire qu’aujourd’hui la victime est dans un état végétatif”, a-t-il poursuivi sur BFMTV.

Une plainte déposée cinq ans plus tard

Il y a quatre mois, la famille a finalement décidé de porter plainte afin de comprendre ce qui a pu se passer le jour de la naissance. « Le but de tout cela est de déterminer les responsabilités et d’obtenir réparation », explique Me Yacine Djellal.

Il dit : « Ils n’ont pas les moyens d’avoir une salle médicale, d’avoir de l’aide. Elle est handicapée à 98 %. »

Un rapport d’expertise a été établi et met clairement en cause le médecin, qui a franchi les étapes trop rapidement, sans tenir compte des signes d’inconfort du patient.

“L’expert a lu les rapports et constate que le cathéter pour la péridurale a été posé à 2h55 et que les secours ont été appelés à 3h06. Il y a eu 11 minutes entre les deux, mais le protocole est clair : il faut attendre 20 minutes entre l’administration de la dose test pour voir si tout va bien et la mise en charge réelle”, a poursuivi l’avocat mercredi sur le plateau de BFMTV.

Contacté, l’hôpital a déclaré vouloir « réaffirmer son profond engagement à ce que toute la lumière soit faite sur cette situation et que la famille soit indemnisée pour le préjudice subi ».

Ce drame qui suit une péridurale est extrêmement rare. « C’est une complication qui, si elle devait survenir, serait détectée par toutes les mesures préventives que nous mettons en place », estime la Dre Estelle Morau, ancienne présidente du Collège d’anesthésie et de réanimation obstétricale.

« La lumière que cette affaire doit apporter sur d’éventuelles barrières de sécurité qui n’auraient pas existé doit nous servir de leçon à tous pour que cela ne se reproduise plus jamais », ajoute-t-elle.

En France, 80% des femmes choisissent aujourd’hui d’accoucher sous péridurale.

Jeanne Daudet and David Bouteiller with Alixan Lavorel

 
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