l’essentiel
Rue Vélane, entre les Carmes et le Grand Rond à Toulouse, un immeuble a été soigné dans le temps, avant que sa structure ne soit davantage affectée. Un mois de chantier est nécessaire pour renforcer les poutres.
C’est l’un des innombrables immeubles du Toulouse historique, construits entre le Moyen Âge et le XIXème siècle, reconstruits, modifiés, et dont certains murs ont été supprimés dans les années 1980… « C’est le malheur, certains propriétaires ont voulu créer des lofts, ça était à la mode. Sauf que ces murs, même s’ils n’étaient pas porteurs, soutenaient néanmoins les massifs planchers à la française. C’est magnifique, mais les poutres commençaient à se plier… »
“J’espère qu’il y aura une prise de conscience”
Pour éviter que cet immeuble du 15 rue Vélane ne finisse par tomber au sol, comme celui du 4 rue Saint-Rome le 9 mars, Patrick Rives, artisan maçon, a été missionné par le syndic Foncia pour ces lourds travaux, qui dureront quatre semaines. . Ils ont nécessité l’évacuation de tous les occupants du bâtiment. Un arrêté a même été pris par la mairie en ce sens, il est affiché sur la porte d’entrée.
« Souvent, personne ne fait de véritables réparations »
En effet, dans ce bâtiment, un sol de salle de bain affaissé a alerté toute la chaîne de décision.
“Le gros souci que nous avons actuellement, c’est le manque de compétences des personnes qui interviennent, les maçons, les plombiers, beaucoup n’y sont pour rien.”
« Personne ne fait de vraies réparations, c’est du camouflage, mais 20 ans d’infiltration rongent peu à peu vos solives. Ils bricolent dessus, un morceau de carrelage, un morceau de parquet, ils soutiennent la baignoire, et en dessous elle pourrit.
« Un projet assez complexe »
« La structure coûte cher. Les renforts des poutres de tête ont coûté 50 000 euros de travaux. La structure est renforcée entre le 1er et le deuxième étage. Nous mettons de chaque côté des profilés en acier en forme de U, des profilés métalliques que nous plaçons contre la poutre pour la rigidifier. L’effectif est de cinq personnes sur ce chantier que je qualifierais d’assez complexe », précise l’artisan.
«Je n’assume pas la responsabilité d’une rénovation précipitée»
« Le problème à Toulouse, c’est que les propriétaires se passent de bureau d’études ou d’architectes, contrairement à ce projet actuel. Et cela se traduit par des choses qui se font au mépris du bon sens, et des bâtiments qui sont fragilisés. Et les gens sont en difficulté 10, 20, 30 ans plus tard. »
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Pour Patrick Rives, l’effondrement du 4 rue Saint-Rome pourrait se reproduire. « Mais j’espère que cet événement suscitera une réelle prise de conscience. » En tout cas, le travail ne lui manque pas. « Mon diagnostic est définitif. Soit les propriétaires mettent ce qu’il faut, soit je vais ailleurs. Je ne suis pas responsable d’une rénovation précipitée.
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