Le pilier droit de l’USAP Pietro Ceccarelli, blessé à un mollet, a raté les deux derniers matches avec la Nazionale, dont le match nul contre les Bleus à Lille. Il ronge son frein, mais espère se faire une place dans le groupe italien qui terminera le Tournoi à Cardiff (samedi 15h15).
Pietro Ceccarelli ne portait pas encore le maillot de l’USAP, mais il avait déjà entendu parler de Prats-de-Mollo, Can Camaoula célèbre discothèque chère à « Fafa » Guisset, sur la route de La Preste ! « Mon oncle et ma tante sont venus se faire soigner aux thermes de La Prestedit l’international droitier italien (33 sélections). On parlait toujours de Prats, du Vallespir, des cures thermales de La Preste. Quand ils ont su que j’allais jouer à Perpignan, ils étaient ravis !
La signature de Pietro a rallumé la flamme des souvenirs de la famille Ceccarelli. D’autant qu’un agréable souvenir est lié à la visite de la tante. « La sœur de la mère de Pietro, Marielle Pech, est venue aux thermesse souvient Bernard Rémédi, ancien maire de Pratéan entre 1995 et 2014. Les eaux de La Preste sont réputées pour traiter les problèmes urinaires ou ceux liés à la fertilité. En quittant Prats, elle tomba enceinte. Je connaissais la famille Ceccarelli à cette époque. Ils m’ont toujours parlé de leur neveu, Pietro, un gars fort qui jouait au rugby… »
J’aurais pu signer à Perpignan plus tôt.
Dix ans plus tard, « le fort » arrive également dans le Roussillon. Pietro Ceccarelli découvre un département dont il entend si souvent parler lors des réunions de famille. « J’aurais pu signer à Perpignan plus tôtil admet. Quand Oyonnax est redescendu en Pro D2 (2018), Christian Lanta m’a appelé. Il m’a parlé de l’aventure humaine que le club souhaitait mettre en place. Mais j’ai eu l’occasion d’aller à Edimbourg, de découvrir une nouvelle culture du rugby, le Pro 12. Je suis parti en Ecosse. Le Covid-19 mettra fin à l’expérience. « Nous voulions nous rapprocher de nos familles et j’ai signé à Brive. Marion, son épouse connue lorsqu’il jouait avec les espoirs de La Rochelle, est rochelaise. Les grands-parents de Pietro vivent dans la région d’Antibes, où son grand-père, arrivé d’Italie dans les années 60, cultivait des roses et des tulipes, fournissant des fleurs aux parfumeurs de Grasse. C’est là que Pietro Ceccarelli passait deux mois de ses vacances, avec ses cousins. “Je suis à moitié français”, il rit. En tout cas, il parle parfaitement notre langue.
Devant la télé, pour France-Italie
Trois saisons en Corrèze lui ont permis de retrouver une place en première ligne avec la Nazionale italienne, perdue lorsqu’il jouait à Oyonnax. Et d’être sélectionné pour la Coupe du Monde 2023. “Énorme !s’exclame-t-il. C’était ma première Coupe du Monde, l’expérience d’une vie. Et qui plus est, en France. L’ambiance au Groupama Stadium de Lyon était incroyable ! Eh bien, sur le terrain, ça ne s’est pas très bien passé… » Titulaire face à Cyril Baille, Ceccarelli a subi la fureur française pour un revers historique (60-7). « Nous avons perdu le match décisif contre des All Blacks, dos au mur après leur défaite contre la France. Mais bon, en battant la Namibie et l’Uruguay, nous avons assuré la place de l’Italie pour la prochaine Coupe du Monde. monde en Australie… »
Il ne pense pas qu’il est là. «J’aurais 35 ans…» Pour l’heure, il porte toujours le maillot azur de la Nazionale. Il dispute les deux premiers matches face aux Anglais et aux Irlandais avant de pousser les portes de l’infirmerie avec un mollet blessé. «C’est toujours excitant de commencer une nouvelle aventureil glisse. Avant le Tournoi, Gonzalo Quesada est venu nous voir à Perpignan, Tommaso (Allan) et moi. Il a souhaité nous connaître, nous présenter son projet de jeu et partager ses valeurs. Faire partie d’une nouvelle aventure, relever de nouveaux défis, c’est motivant. Toujours avec humilité. Il a hâte de retrouver les terrains pour vivre le renouveau de cette équipe italienne en pleine convalescence. « Contre la France, j’ai rongé mon freinil dit. J’aurais aimé jouer à Lille mais j’étais sur un canapé, avec Tommaso devant la télévision… L’Italie a fait un grand match… »
Contre les Ecossais, il s’est retrouvé dans les tribunes du Stadio Olimpico, le staff médical italien ne voulant prendre aucun risque. Il en profite pour aller déguster un bon plat de pâtes carbonara, dans le restaurant où travaille sa mère, véritable institution romaine sur la Piazza dei fiori. Il aimerait jouer contre les Gallois, samedi à Cardiff, et retrouver sa belle dynamique qui a conquis l’USAP cette saison. Il reviendra ensuite à Perpignan. Là où Pietro Ceccarelli se sent chez lui au bord de la Méditerranée.
« L’environnement est génialil admet. Mon ambition ? Jouez autant que possible pour aider l’USAP à maintenir son rang. Mais le niveau du Top 14 est tellement élevé… » Normalement, il devrait être de retour pour le périlleux déplacement à Oyonnax (samedi 23 mars à 17 heures), son ancien club. Il aura ensuite tout le temps de se rendre à Prats-de-Mollo et au Vallespir, peut-être en juillet, pour le centenaire du club pratéan. Pietro Ceccarelli retrouvera son entraîneur, Franck Azéma, Bernard Rémédi et rencontrera « Fafa » Guisset. Comme s’il l’avait toujours su… Tous les chemins mènent à… Prats-de-Mollo !
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