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un docu-fiction consacré au Sarthois Joseph Weismann sur 2

Son histoire est bien connue des Sarthes. Celle de Joseph Weismann, rescapé de la rafle du Vel’d’Hiv en 1942. Il avait alors 11 ans. Un documentaire de fiction qui raconte son histoire et son évasion du camp de Beaune-La-Rolande est diffusé ce dimanche sur 2.

Joseph Weismann a aujourd’hui 92 ans. Il vit dans la Sarthe et depuis une vingtaine d’années, il ne cesse de raconter son histoire aux jeunes dans les écoles. Un collège du Mans porte même son nom. Le 16 juillet 1942, ce petit garçon de 11 ans est arrêté à son domicile parisien avec sa famille puis transféré au Vélodrome d’Hiver, lors de la tristement célèbre rafle du Vel’d’Hiv. Son tort : être juif comme les 13 000 hommes, femmes et enfants, arrêtés ce jour-là par la police et la gendarmerie française sur ordre de l’Allemagne nazie. Puis transporté dans des wagons à bestiaux surchauffés jusqu’au camp de Beaune-La-Rolande dans le Loiret, Joseph Weismann est séparé de ses parents et de ses sœurs, tous déportés à Auschwitz et exécutés. Joseph Weismann parvient à s’évader du camp de Beaune-La-Rolande avec un autre adolescent. Cette histoire incroyable, à la fois dramatique et romantique, a été adaptée au cinéma et en bande dessinée. Elle fait désormais l’objet d’un docu-fiction qui sera diffusé ce dimanche sur France 2 dans l’émission 13h15 dimanche, présentée par Laurent Delahousse. Une série en quatre épisodes réalisée par Aude Rouaux, invitée de France Bleu Maine ce vendredi matin

Joseph Weismann au Mans, lors d’une cérémonie du souvenir des déportés et victimes de la Shoah © Maxppp
OLIVIER BLIN

France Bleu Maine : Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’histoire de Joseph Weismann ?

Aude Rouaux : Nous recherchions un documentaire à réaliser autour du 80ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, en 2022. De nombreux documentaires ont été réalisés par des historiens. Nous voulions parler de quelque chose de plus personnel, d’une histoire plus personnelle. Et c’est alors que sort la bande dessinée de Joseph Weismann racontant sa vie. Je me suis dit qu’il fallait absolument faire quelque chose avec ce personnage. Son histoire est tellement folle qu’on ne peut l’ignorer.

Vous avez choisi de réaliser un docu-fiction en quatre épisodes. Il y a le témoignage de Joseph Weismann, des historiens et des acteurs qui incarnent Joseph Weismann et sa famille. Le tout entrecoupé d’images et de films d’époque mais aussi d’images animées, comme des bandes dessinées. Pourquoi avez-vous choisi de le traiter de cette façon ?

C’était une façon pour nous de nous démarquer de ce qui avait déjà été fait mais aussi de toucher un public plus jeune. Concernant le graphisme, il fallait aussi avoir des images. Il n’y a pas d’images de la rafle du Vél d’Hiv. Cela nous a donc permis de recréer des images virtuellement mais aussi de pouvoir parler de choses très lourdes, d’avoir un peu plus de liberté en prenant du recul par rapport à l’histoire de Joseph.

Joseph Weismann raconte son histoire avec ses yeux d’enfant, ceux d’un enfant de onze ans qui ne perçoit pas l’horreur et le drame qui se joue comme un adulte. Est-ce que c’est ça qui t’a touché aussi ?

Oui, c’est une façon de raconter des histoires pour Joseph. Il a aujourd’hui 92 ans mais il raconte son histoire avec les mots d’un garçon de onze ans. Il utilise des expressions comme « se mettre les doigts dans le nez ». “Nous étions tous des gamins.” Il a vraiment une façon de raconter des histoires qui est touchante. En fait. Chacun se met à sa place car lorsqu’on l’écoute, on est véritablement captivé.

Au-delà du drame et de l’horreur, il y a quelque chose de romantique aussi dans son histoire, dans sa fuite même, qu’il raconte très bien dans le documentaire.

Absolument parce qu’il a vécu tellement de choses. Il a survécu à la rafle du Vél d’Hiv, il a survécu aux camps de concentration, il a survécu à la fin de la guerre et on se demande comment ce petit bonhomme de onze ans a fait pour survivre à tout ça. Et effectivement, je pense que c’est aussi pour ça que ça a fait l’objet d’un film. Son histoire est si incroyable qu’elle vaut mille livres.

Joseph Weismann a mis beaucoup de temps à raconter cette histoire. Mais depuis plus de 20 ans, il intervient régulièrement dans les écoles pour expliquer ce qui s’est passé, notamment aux jeunes générations. Votre docu-fiction sera-t-il également diffusé dans les écoles ?

C’est vraiment un souhait et c’est pour cela que nous avons orienté ce documentaire, pour le rajeunir au maximum afin qu’il soit accessible aux plus jeunes. Mais c’est vraiment un souhait. Nous avons eu une avant-première l’autre jour avec Joseph et Laurent Delahousse, mais aussi avec des gens du rectorat du Mans. Et c’est vrai qu’on a commencé à en parler, ça serait un souhait de leur part aussi. Ce qui me ferait extrêmement plaisir, c’est qu’il soit diffusé au collège Joseph Weismann au Mans.

Qu’a pensé Joseph Weismann de votre documentaire ?

Il a été très touché, très très touché, très ému car il l’a vu pour la première fois avant-hier. Alors là, il était encore dans l’émotion. Je pense qu’il est ravi, mais aussi touché parce qu’il prend les choses à bras le corps.

Le docu-fiction en quatre épisodes, intitulé Joseph, sera diffusé ce dimanche sur France 2 dans l’émission Dimanche 13h15, présentée par Laurent Delahousse. Il est déjà visible sur le site de France Télévision

L’histoire de Joseph Weismann a inspiré le film La Rafle, de la réalisatrice Roselyne Bosch, sorti en 2010

Le Roundup – Bande-annonce

 
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