Monsieur le Président,
Je voudrais remercier le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Carlos Ruiz Massieu, pour sa présentation. Je salue la présence parmi nous du Ministre colombien des Affaires étrangères, M. Luis Gilberto Murillo, et je voudrais également remercier M. Diego Tovar, signataire de l’Accord de paix et ancien combattant des FARC, ainsi que M. Armando Valbuena, pour leurs interventions.
Monsieur le Président,
La France salue l’engagement du gouvernement colombien en faveur de la mise en œuvre de l’accord de paix. La présence du président Petro en juillet dernier et la participation colombienne au niveau ministériel à chaque réunion de ce Conseil témoignent de cet engagement au plus haut niveau. Ces efforts doivent être encouragés et soutenus. A cet égard, la France se félicite du renouvellement unanime du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies en octobre dernier. C’est un signal fort d’unité de la part des membres de ce Conseil en soutien aux autorités colombiennes.
La France salue également le lancement par la Colombie, le 30 novembre, de son plan d’action relatif à l’agenda « Femmes, paix et sécurité ».
Ces engagements gouvernementaux doivent désormais se traduire par des changements concrets au bénéfice de la population. Cela implique une accélération de la mise en œuvre de l’Accord de paix, avec le plan de réponse rapide tel que présenté par les autorités colombiennes à ce Conseil en octobre dernier. À cet égard, je soulignerai quatre points :
1. La coordination interinstitutionnelle est essentielle pour accélérer les progrès. Nous espérons que cela se concrétisera par une coordination renforcée dans le cadre de responsabilités clairement définies comme indiqué au point 6 du plan de réponse rapide.
-2. La réduction de la violence et la présence accrue de l’État sur l’ensemble du territoire sont des facteurs essentiels pour la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix. La France salue les efforts du gouvernement colombien pour poursuivre le dialogue avec les groupes armés, avec le soutien de la mission de bons offices du Représentant spécial. La France condamne fermement la reprise des violences à Catatumbo, impliquant des groupes armés, et qui ont fait plus de 100 victimes et des milliers de déplacés. Elle appelle ces groupes armés à cesser immédiatement leurs actions violentes. Les accords de cessez-le-feu doivent pouvoir garantir la sécurité des anciens combattants et des communautés touchées par la violence. Les enfants sont les premières victimes : les groupes armés doivent libérer les enfants recrutés et mettre fin à ces pratiques contraires au droit international. La France salue l’engagement du gouvernement colombien en faveur des droits de l’enfant et l’encourage à renforcer ses efforts pour réinsérer les enfants enrôlés par les groupes armés.
3. La justice transitionnelle joue un rôle crucial sur la voie de la réconciliation. Des progrès ont été réalisés sous les auspices de la Juridiction spéciale pour la paix. Je pense à la mise en examen en novembre dernier de six anciens dirigeants des FARC pour recrutement d’enfants dans leurs rangs, ainsi qu’à la conduite depuis novembre 2023 d’enquêtes visant des actes de violences sexuelles et sexistes. À cet égard, je voudrais saluer la tenue par la Colombie de la dernière Conférence de l’Alliance pour la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits, en novembre 2024. Le dialogue entre les parties doit se poursuivre pour que la transition du processus judiciaire continue d’avancer. Nous devons créer les conditions nécessaires à la pleine mise en œuvre des peines réparatrices une fois qu’elles ont été prononcées.
4. La réforme agraire est un pilier central du développement d’un pays actuellement rural à 94%. La France, « pays accompagnateur » du chapitre I de l’Accord de paix relatif à la réforme rurale globale, salue les progrès réalisés et continue d’apporter tout son soutien politique et financier au gouvernement colombien dans ce domaine.
Monsieur le Président,
La France réaffirme son plein soutien au Représentant spécial et à la Mission de vérification des Nations Unies dans leurs efforts sur le terrain ainsi qu’à la Colombie dans son chemin vers une paix durable.
Merci.