« J’ai provoqué le destin » – Actualités

« J’ai provoqué le destin » – Actualités
« J’ai provoqué le destin » – Actualités

Victor Guernalec a pris son courage à deux mains lorsqu’il a appris qu’il y avait encore une place chez Arkéa-B&B Hôtels. Alors qu’il vient de signer son premier contrat professionnel au CIC U Nantes, il a fait savoir au Breton WorldTeam qu’il était intéressé pour les rejoindre en 2025. «J’y suis allé avec un peu de courage. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre”. Après deux semaines d’attente, la bonne nouvelle est arrivée et c’est chez Arkéa-B&B Hôtels, et aux côtés de son frère Thibault, qu’il débutera sa carrière professionnelle ce week-end en Espagne. Lors de son stage à Gandia, le Finistérien de 24 ans s’est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Vous avez été récompensé de votre audace avec un contrat professionnel dans le WorldTour !
Victor Guernalec : J’ai provoqué le destin. J’ai envoyé un message expliquant ma motivation pour rejoindre Arkéa-B&B Hôtels. Je me suis dit que j’aurais été stupide de ne pas le faire. J’étais déjà très excité à l’idée de signer avec Nantes, mais l’opportunité de passer à un niveau supérieur avec Arkéa-B&B était incroyable. Ça a commencé à mordre et ça m’a donné un stress de fou pendant deux semaines.

Pour quoi ?
Il a fallu négocier avec Nantes pour être libéré. Je ne voulais pas que l’équipe ait l’impression que je ne voulais pas aller à Nantes. J’étais content d’y signer mais il faut être honnête si on compare les deux opportunités… Arkéa-B&B Hôtels est dans le WorldTour, c’est une équipe bretonne et il y a mon frère. De son côté, Anthony Ravard a logiquement défendu son entreprise. Finalement, il a compris mon choix. C’était un coureur et c’est une personne intelligente. Nous serons heureux de nous saluer lors des courses.

“IL M’A DEMANDÉ POURQUOI J’AI FAIT CELA”

Comment a réagi votre frère lorsqu’il a appris que vous étiez en contact avec Arkéa-B&B Hôtels ?
Au début, il m’a demandé pourquoi j’avais fait ça. Il pensait que c’était mort. Je pouvais comprendre son point de vue, mais quand les choses ont commencé à se mettre en place, il m’a dit que j’étais courageux de le faire. Ma démarche a plu à Manu Hubert.

Et vous voilà coéquipiers avec Thibault…
Evidemment, on en a parlé par le passé mais il y a quelques années, mon niveau était très mauvais quand j’avais des problèmes d’artère iliaque (Il a été opéré trois fois, NDLR). Il aurait été prétentieux de ma part de songer à rejoindre Thibault parmi les professionnels. Mais quand j’ai commencé à marcher, l’idée a pris forme que nous courrions tous les deux de manière professionnelle, même en tant qu’adversaires.

Comment imagines-tu ta première course aux côtés de ton frère ?
Ça va être bizarre. Nous avons juste dû courir ensemble quand j’étais Junior à la Melrandaise et sur une manche de la Ronde Finistérien. J’ai hâte d’être avec lui au départ des Grands Prix de Valence et de Castellon. Nous serons également tous les deux sur Milan-San Remo.

-

Votre emploi du temps sera très différent de si vous aviez signé au CIC U Nantes…
Si j’étais parti avec Nantes, je me serais concentré sur les courses françaises en début de saison. J’aurais pu aimer La Marseillaise et les Alpes-Maritimes et j’aurais essayé d’obtenir des résultats. Chez Arkéa-B&B, la priorité est de bien s’intégrer, de bien travailler en équipe et de devenir automatique. Pour l’instant, je n’ai pas d’objectif de résultat. Je ne veux tout simplement pas décevoir l’équipe.

«ÇA ME FAIT TOUJOURS VIBRER»

Passer d’une N1 au WorldTour devient de plus en plus rare avec l’arrivée du développement Conti…
Je sais où je vais parce que j’ai reçu des commentaires de mon frère. La marche est longue mais ça reste du vélo. Je vais souffrir au début, évidemment. Je serai surpris de la vitesse mais c’est le cas de tout néo-pro à l’exception de quelques craquements. Je me suis préparé du mieux possible, je n’ai pas été malade une seule fois tout l’hiver. Je continue de bien faire les choses avec mon nouvel entraîneur, Fabien Rabaud.

C’est quand même une belle histoire car elle n’a pas été gagnée après avoir subi trois opérations…
Quand je vois d’où je suis parti même s’il y a toujours des choses plus sérieuses dans la vie… Ce n’était quand même pas facile à vivre car je ne savais pas ce que j’avais. En fin de compte, j’ai toujours eu en tête de devenir pro, même si j’étais nul dans ce domaine. J’ai toujours été passionné par le cyclisme, rouler dans des endroits magnifiques et regarder des courses à la télé. Cela m’a toujours enthousiasmé.

D’où vient cette envie d’y avoir toujours cru ?
Après la troisième et dernière opération, en décembre 2022, elle est rapidement revenue. Je me suis dit que ça le ferait. Quand j’ai commencé à marcher au Walkowiak (il a terminé 2ème, ndlr), j’étais fou en me disant que le vélo était trop bien. Cela m’a donné beaucoup d’énergie et de vitalité alors que les années précédentes, mes genoux étaient plus mous. J’ai reconstitué la vie. Je me suis préparé l’hiver dernier pour lever rapidement les bras en 2024 et ça s’est passé comme je le souhaitais. J’arrive à Annemasse-Bellegarde, j’enchaîne les étapes les unes après les autres. Enfant, je regardais Dragon Ball Z et au final, cela vous inculque le fait de ne pas abandonner et de poursuivre son rêve.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV Monsempron-Libos. Become Miss Lot-et-Garonne 2025
NEXT Une marche blanche pour sauver Rillette, le sanglier menacé d’euthanasie