Conditions météorologiques optimales
Beau soleil, pas de vent, températures douces : en ce samedi 11 janvier, les conditions étaient optimales pour réaliser le décompte annuel des oiseaux d’eau hivernant sur le lac de Serre-Ponçon. 21 personnes, agents du Parc et bénévoles, ont participé au décompte à l’aide de jumelles et de télescopes. Répartis en trois équipes sur des points d’observation fixes d’une année sur l’autre, les participants ont scruté l’une des trois parties du lac : queue du lac, baie Saint-Michel et Ubaye. Afin de réduire les risques de double comptage, les oiseaux observés ont été notés simultanément par les trois équipes reliées par radio.
1 258 oiseaux d’eau dénombrés
Au cours des trois heures de comptage, les participants ont observé 1 258 oiseaux, un nombre en baisse par rapport à l’année dernière (1 694). Comme toujours, la variation est fortement liée à une seule espèce, le goéland leucophée, dont les effectifs sur le lac de Serre-Ponçon varient fortement d’une année à l’autre.
Cette année encore, cinq espèces dominent les effectifs observés : le goéland leucophée, la mouette rieuse, le grèbe huppé, le grand cormoran et le canard colvert.
- Le nombre de goélands leucophées observés varie fortement d’une année à l’autre. Cela peut également varier en hiver en fonction de la disponibilité de nourriture ou des conditions météorologiques.
- Les effectifs de grèbes huppés sont élevés sur le lac de Serre-Ponçon. Le lac est le principal site d’hivernage de cette espèce piscivore dans la vallée de la Durance.
- Le nombre de grands cormorans est revenu à des chiffres comparables à ceux des neuf premières années de comptage.
- Le nombre de canards colverts se situe plutôt dans la fourchette haute : les effectifs de ce canard de surface varient grandement d’une année à l’autre, peut-être lié au niveau du lac et à la surface des glaces, notamment sur le lac d’Embrun. Cette espèce aime la proximité des vasières qui ne sont pas encore gelées cette année.
Evolution des effectifs pour les 5 espèces les plus présentes. En haut, chiffres globaux ; en bas, chiffres par espèce.
Quelques autres observations
D’autres espèces d’oiseaux ont également été dénombrées le 11 janvier :
-- Un goéland cendré sur l’îlot Saint Michel. La détermination des mouettes mérite de prendre le temps d’être observée. Des mouettes brunes ou argentées sont régulièrement observées sur le lac.
- 12 hérons cendrés. A noter qu’un suivi de la reproduction des hérons cendrés sur la commune de Crots est réalisé chaque année.
- 1 mâle et 2 femelles bécasseaux.
A côté du décompte, huit bergeronnettes grises, une bergeronnette, un martin-pêcheur, un pipit blanc et un aigle royal ont été observés.
Qu’est-ce qui a changé au cours des 10 dernières années ?
De manière générale, les effectifs des piscivores stricts en hiver (grèbes huppés et grands cormorans) sont très stables depuis 2014. Le nombre de mouettes rieuses est en légère augmentation. Quant aux effectifs de goélands leucophées et de canards colverts, ils varient fortement en fonction des conditions écologiques locales au moment du dénombrement (température, niveau d’eau, surfaces de glace, disponibilité de nourriture, etc.). Le Goéland leucophée étant l’espèce la plus présente sur le lac de Serre-Ponçon, ses effectifs déterminent les variations de l’effectif global des oiseaux d’eau.
Un comptage international, simultané et standardisé
Le comptage organisé par le Parc national des Écrins et coordonné au niveau régional par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), s’inscrit dans une opération bien plus vaste qui mobilise un même jour 150 000 compteurs bénévoles et professionnels partout dans le monde. . Son objectif : suivre l’évolution des populations d’oiseaux d’eau, géographiquement et numériquement, et définir l’importance des zones humides qui hébergent ces oiseaux en hiver. Les résultats de 180 pays sont collectés par Wetlands International, une organisation basée aux Pays-Bas.
Les effectifs recensés sur les sites Zones Humides ne sont pas exhaustifs, ils représentent un échantillon de populations d’oiseaux d’eau. Compter les mêmes sites et suivre les méthodes de comptage standardisées décrites dans le protocole est un principe clé. Cette régularité permet d’échantillonner la même proportion de populations année après année. Il en va de la validité des tendances démographiques calculées, qui seront alors représentatives des fluctuations vécues par les populations.
Les rapports des années précédentes peuvent être téléchargés sur le site Internet de la LPO.