en Gironde, les salariés dans l’incompréhension, le patron conteste

« Au retour des vacances, le 6 janvier, nous avons eu une « belle » surprise. Le patron, qu’on n’a pas revu depuis, avait supprimé tous les outils de production : plus de bouchons, de bouteilles, de machines, de canettes, de cartons”, expriment les quatre salariés (sur six), rencontrés jeudi dernier, qui travaillent dans cette entreprise produisant rhums artisanaux à Saint-Seurin-sur-l’Isle. “Nous ne nous attendions pas à cela puisqu’il était prévu que nous passions des commandes.”

En fait, ils se sont retrouvés désœuvrés dans un bâtiment glacial, « il avait même emporté les appareils de chauffage. On s’est enfermés dans la salle de repos parce que c’est la plus chaude. » Mais que faire ? « On a essayé de l’appeler, il nous a juste dit de prendre des jeux de société pour nous occuper, sans plus d’explications. Et depuis, il n’a pas répondu », disent-ils.

C’est un malentendu. « Nous ne méritons pas ça. Nous avons toujours respecté les commandes, fait des heures supplémentaires pour y arriver. Selon eux, ils étaient plutôt satisfaits de leur travail, « on s’occupait de tout, de la fabrication des rhums, de la mise en bouteille, de l’étiquetage, de l’expédition… Tout était fait de manière artisanale et locale, c’était la marque du fabricant. ». Le problème était plutôt la relation avec le patron, Lambert Guiose : « il ne nous a jamais dit que l’entreprise pouvait être en difficulté. Dans ce cas-là, nous aurions compris. Même s’il y avait quelques signes avant-coureurs, comme « ces semaines d’arrêt, à ne rien faire. En décembre, nous avons été payés en deux fois.

-

Droit de rétractation

Et maintenant, quel avenir ? « Nous ne pouvions pas partir, cela aurait été un abandon de poste. On pense aussi que c’est ce à quoi il s’attendait, ça coûte moins cher que des licenciements. » Ils ont finalement contacté l’Inspection du travail qui, selon eux, est venue faire le constat jeudi 16 janvier et les aurait incités à faire valoir leur droit de retrait. Ce qui fut réalisé le lendemain. Sans se faire d’illusion sur un point : « on serait surpris si on était payé en janvier ».

Contacté, Lambert Guiose, patron de l’entreprise, n’en dira pas plus sur la situation actuelle, même s’il estime que l’action entreprise par les salariés « n’est faite que pour lui nuire ». Même s’il reconnaît des difficultés financières, il considère qu’ils sont « comme tout le monde ». Selon lui, les équipements sont là et il remet en question l’intégrité des employés et leur diligence. Concernant le froid, il estime qu’« on a toujours travaillé comme ça ». Prévenu de l’arrivée de l’Inspection du travail, il conclut : « de toute façon, les patrons sont toujours coupables. Je ferais mieux de fermer cette boîte. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV “J’arrête ce supplice”, Jean-Luc Reichmann fait vivre un enfer à Émilien sur le plateau
NEXT une centaine de migrants sauvés – LINFO.re