« Ce qui se passe ne semble pas se faire selon les règles »

« Ce qui se passe ne semble pas se faire selon les règles »
« Ce qui se passe ne semble pas se faire selon les règles »

Par

Marie Vermeersch

Publié le

17 janvier 2025 à 17h16

L’ONF (Office National des Forêts) l’a annoncé mi-décembre 2024. Il allait réaliser une coupé en futaie irrégulière complétée par une coupe pour ouvrir des chemins forestiers sur une parcelle de 9 hectares dans la forêt domaniale de Beynes (Yvelines).

Son objectif : collecter du bois pour vendre tout en permettant la régénération naturelle de la forêt ainsi que la création de sentiers pour canaliser le passage des engins et des bûcherons afin de protéger les sols forestiers.

L’abattage des arbres a commencé le 18 décembre 2024, provoquant incompréhension de nombreux promeneurs, utilisateurs réguliers de la forêt, mais aussi deux associations environnementales.

Exploitation illégale ?

Jade et Sauvons les Yvelines ont décidé de porter plainte directement auprès du parquet de Versailles contre l’ONF et l’entreprise sous-traitante pour ces coupures qu’ils jugent « illégales ».

Parce qu’ils ont été fabriqués en bordure d’un zone humide où plusieurs espèces animales protégées ont été recensés : chauves-souris, amphibiens, etc. Dans leur plainte, les deux associations affirment que le Code de l’environnement n’est pas respecté et qu’en présence d’espèces protégées, il faut disposer d’un exemption.

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Le maire attentif de Beynes

Le jour même du début des travaux, le gendarmes est allé sur les lieux. Prévenu de leur présence, le maire de Beynes, Yves Revel, est également venu, accompagné de l’écogarde de la commune.

Si Yves Revel a choisi de ne pas se joindre à la plainte des associations environnementales, il se dit néanmoins très vigilant sur ce qui se passe actuellement dans la forêt de Beynes.

« Nous avons eu beaucoup de retours de la part des habitants. Sur place, nous avons constaté que certains arbres très proches de la zone humide avaient effectivement été abattus. Inévitablement, cela perturbe les espèces qui y vivent. »

Yves Revel, maire de Beynes

Le constat des écogardes en poste depuis 2022

« Je n’ai aucune leçon à donner à l’ONF dans sa démarche de gérer la forêtce n’est pas mon domaine, poursuit l’élu. Par contre, ce que je ne veux pas, c’est qu’il y ait des répercussions sur la faune autour de cet étang. »

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La municipalité se dit très investie dans la protection de l’environnement sur son territoire. UN atlas de la biodiversité a été réalisée récemment et Beynes est la première commune des Yvelines à avoir embauché un écogarde en 2022.

“Et ce n’est pas pour être joli !” insiste Yves Revel. Notre agent assermenté a diverses missions qui vont de l’information à la sensibilisation en passant par la surveillance des milieux naturels. Il a noté que ce qui se passe actuellement dans la forêt de Beynes ne semble pas se produire dans le règles. »

« Un travail fait dans les règles » selon l’ONF

Quant à l’ONF, nous n’avons pas encore eu connaissance de cette plainte. Selon Auswald Martin, chef de l’unité territoriale en charge de la forêt domaniale de Beynes, il n’y a pas de sujet, ce projet est réalisé dans les règles. « Nous avons marqué les arbres qui seront ensuite récupérés par l’acheteur. De la des arbres soigneusement choisis. »

« Nous veillons à ce que même les arbres morts soient préservés, précisément parce qu’ils servent d’habitat à des espèces sauvages telles que chauves-souris par exemple, complète Auswald Martin. Les coupes ont eu lieu cet hiver, en dehors de la période de nidification, pour éviter de déranger la faune. »

« Dans le règlement d’exploitation, il est stipulé que les passages aménagés pour permettre l’accès aux machines doivent être à au moins 10 mètres de la mare aux canards. Nous y sommes allés plusieurs fois et c’est le cas. »

Auswald Martin, chef de l’unité territoriale en charge de la forêt domaniale de Beynes

« Un intérêt écologique »

« Quant à l’abattage d’arbres en bordure d’étangs, tant qu’ils ne tombent pas dans la zone humide, rien ne les interdit », poursuit le cadre de l’ONF. Nous vérifions régulièrement ce site et n’avons constaté aucune irrégularité. Et si cela se produit, l’acheteur devra alors payer des pénalités. »

Auswald Martin va encore plus loin en expliquant que ces coupes à quelques mètres de la zone humide contribuent à laamélioration de la biodiversité dans ce secteur.

« Cela a permis à l’étang de bénéficier à nouveau de la lumière du soleil. De cette manière, l’envasement est évité et les plantes peuvent à nouveau prospérer et servir d’abris, notamment aux amphibiens. Tout comme les branches qui seront volontairement laissées à proximité. Il y a un intérêt écologique. »

Auswald Martin, chef de l’unité territoriale en charge de la forêt domaniale de Beynes

« Améliorer l’habitat près de l’étang »

Cela dit, le chef de l’unité territoriale est bien conscient que l’abattage d’arbres en forêt peut choc visuellement les marcheurs. « C’est pourquoi, depuis 2017, l’ONF coupe les forêts irrégulières. Les coupes à blanc ne sont plus nécessaires, sauf en cas de maladie des arbres. Désormais, nous entretenons les espaces boisés pour des raisons visuelles, mais aussi environnementales. Dans le cas de Beynes, cela permet d’améliorer l’habitat à proximité de l’étang. »

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