Pourquoi elle ? Laounia Attoumane, 21 ans, se cache derrière son sourire. Lise Toussaint répond à sa place : « C’est une fille très impliquée. Elle est déjà allée en Chine, au Maroc… Elle a été repérée par la « nation », d’autant qu’elle parle mahorais. Cela peut faciliter les choses sur chantier, c’est parfois une clé pour donner confiance aux femmes. »
Ces quelques qualités énumérées par le directeur du Secours populaire en Dordogne ont permis à Laounia Attoumane d’être l’une des très rares personnes envoyées par l’association à Mayotte, suite au passage du cyclone Chido. Un déplacement express du 6 au 10 janvier avec une feuille de route serrée : rencontrer les partenaires, analyser les besoins, déterminer ce qu’il faut mettre en place.
Relancer l’agriculture
Une seule fois, elle a eu l’occasion de retourner dans son pays natal, qu’elle a quitté à l’âge de 7 ans et où elle a encore de la famille. A tel point que les ravages de Chido l’ont touchée en plein cœur. « Mon père était là. Il a fallu deux jours pour le contacter. » En parallèle, elle travaille dur avec le Secours populaire. « Nous avons pensé à une collecte mais la difficulté était de livrer les dons et d’investir dans la durée. »
Ce problème a été résolu au niveau national, le Secours pop ayant choisi de s’appuyer sur les structures déjà sur place. D’où le voyage express de Laounia qui sillonne l’île.
-Grâce à ses découvertes, elle a noué des liens avec l’association Horizon, pour distribuer des kits d’hygiène aux jeunes, ou avec une autre structure distribuant des ordinateurs, des tablettes et des chargeurs solaires pour la faculté. Elle attire également l’attention sur la question agricole : « Mayotte a une agriculture de subsistance, qui nourrit les gens au quotidien. Il faut donc des semences pour le redémarrer, mais aussi des outils, des tronçonneuses, des débroussailleuses pour défricher les parcelles. C’est un problème majeur. »
Un système de dons mis en place par le Secours populaire national permet d’acquérir ce type de matériel via une centrale d’achat implantée sur place. En Dordogne, l’association souhaite relancer son opération famille d’accueil de vacances, destinée aux enfants mahorais touchés par la catastrophe, et recherche donc des bénévoles périgourdins (vous pouvez contacter le 05 53 09 57 84).