Pour son grand retour à la Chambre haute en tant que ministre d’État chargé de l’Outre-mer, Manuel Valls est conscient que le choix du Premier ministre, François Bayrou, l’« honore » et « l’oblige ». Dès sa prise de fonction, l’ancien Premier ministre a demandé de nouveaux arbitrages “pour accorder au budget de l’Outre-mer un traitement tout à fait exceptionnel dans le contexte que nous vivons”, a-t-il souligné, mercredi soir, devant les sénateurs à l’occasion de la reprise des travaux parlementaires sur le projet de loi de finances. .
Selon la procédure, les parlementaires n’ont plus la possibilité de redéposer des amendements sur la mission, que le gouvernement a déposé une dizaine au début du mois afin de porter le budget de l’Outre-mer à « 3,5 milliards d’euros d’autorisation d’engagement et 3 milliards d’euros en autorisation d’engagement ». des crédits de paiement, en augmentation de 11% et 6% par rapport au budget initial», a-t-il rappelé.
En début de soirée, les parlementaires ont adopté plusieurs de ces nouveaux amendements. L’un d’eux prévoit une enveloppe de 80 millions pour reconstruire les bâtiments publics de Nouvelle-Calédonie, détruits après les émeutes de mai dernier. Il s’ajoute à un autre amendement du gouvernement déposé en novembre qui prévoit une enveloppe de 120 millions pour reconstruire les écoles.
Un autre amendement du gouvernement a été adopté. Il prévoit une aide financière de 100 millions d’euros pour la collectivité de Mayotte. La présidente LR de la délégation outre-mer, Micheline Jacques, a insisté sur le respect de l’équité entre les différentes communautés. « Il faut aider la Nouvelle-Calédonie comme il faut aider Mayotte mais tous les territoires d’outre-mer sont en difficulté. Nous allons prélever 400 millions sur la ligne « conditions de vie à l’étranger ». Il faudra que les autres territoires soient capables de l’assumer », a-t-elle prévenu.
“Cela nous permet de répondre à un certain nombre d’urgences”
Un autre amendement du gouvernement prévoyant une enveloppe de 100 millions d’euros pour reconstruire Mayotte après le passage du cyclone Chido a également été adopté.
Le sénateur écologiste Akli Mellouli a estimé qu’il n’était pas nécessaire de « déshabiller Paul pour habiller Jacques ». « En déplaçant les lignes, nous n’allons pas résoudre le problème de l’outre-mer dans son ensemble. Nous aurions dû pouvoir redéposer des amendements du côté des recettes», a-t-il regretté.
« Il ne s’agit pas de « déshabiller Paul pour habiller Jacques », s’est défendu Manuel Valls avant d’ajouter : « Nous avons augmenté ces crédits. Cela nous permet de répondre à un certain nombre d’urgences. Il faudra aller encore plus loin en ce qui concerne Mayotte.»