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Editorial Courrier du Pays de Retz
Publié le
15 janvier 2025 à 10h48
Le 29 novembre 2024, après avoir demandé un délai pour préparer leur défense auprès du Saint-Nazaire criminal courtles deux accusés de vol, les deux « pieds nickelés » – pour reprendre les mots d’un avocat – ont été incarcérés.
Ils sont revenus à quai le lundi 13 janvier 2025, où ils ont échangé beaucoup de dialogues et de sourires.
Seul le gérant du Sympath de Villeneuve-en-Retz (Loire-Atlantique) était présent.
Sa collègue de Corcoué-sur-Logne, encore traumatisée, a préféré se faire représenter par Moi Géraldine Leduc. Les trois clients concernés n’étaient pas présents.
“Nous ne sommes pas des cowboys”
Le 23 novembre 2024, à 8h10, alors que le gérant du Symphonique venait d’ouvrir et d’accueillir deux clients, deux hommes cagoulés s’en prennent à l’établissement en criant : « Les cartouches ».
A l’audience, le patron explique : « L’un a une batte de baseball, l’autre m’asperge de gaz lacrymogènes. Les clients sont partis, je me suis réfugié dans mon logement à côté.
Nous ne pouvons pas risquer notre vie pour le tabac, nous ne sommes pas des cowboys.
Précisant également que l’opération a duré « quatre minutes et trente-cinq secondes », il a déclaré que sa trésorerie de 200 € et des cartouches de cigarettes d’une valeur d’environ 7 000 € avaient été volés.
L’acte 2 a lieu trois jours plus tard, le mardi 26 novembre, à Corcoué-sur-Logne.
Terrifié, le patron se couche face contre terre. Son client s’en va.
Le président s’étonne : « Vous ne les avez pas aspergés de gaz lacrymogènes ? » Réponse : « Dans l’autre bureau de tabac, j’ai demandé à partir, personne n’a bougé, on n’allait pas la gazer pour rien ».
Les complices se sont emparés allègrement de l’argent liquide et de plusieurs cartouches de cigarettes, dont certaines ont été retrouvées. Ils ont pris la fuite dans leur Citroën C3 bleu clair, plaques d’immatriculation grossièrement dissimulé.
Il ne vous reste plus qu’à commettre des braquages…
Mardi, sur l’insistance du président, le duo a fini par admettre : “Nous avions des dettes de paris et de stupéfiants, on nous disait que pour les rembourser, il suffisait de braquer deux ou trois bureaux de tabac.”
Celui qui aura 23 ans dans quelques jours, père d’un garçon de deux ans, vit avec son père dans un mobil-home à Machecoul-Saint-Mème.
L’autre, 20 ans, s’est fait virer par son père quand, après avoir été meilleur apprenti de France dans son domaine en 2021, il a modifié son comportement suite à de mauvaises rencontres. Il logeait chez son patron à Saint-Étienne-de-Mer-Morte. Cependant, toute sa famille était présente au procès.
Me Leduc a insisté sur le traumatisme de la gérante de Corcoué qui « revit la scène tous les jours et qui fait un tour en voiture chaque matin avant d’ouvrir son établissement ».
Ils ont frôlé les sièges
« Deux braquages avec de lourds dégâts, voilà le résumé de ce dossier », déclare d’emblée le procureur qui précise qu’au fond, « il s’agissait d’actes criminels ».
Bien qu’il mentionne qu’il n’y avait pas d’arme à feu, il précise que le duo, cagoulé, était « très agressif ». Il souligne également que les gendarmes ont dû abandonner leur poursuite en raison de « leur vitesse estimée pouvant atteindre 180 km/h ».
Moi Catherine Grain décrit « la honte devant sa famille qu’il n’a jamais regardé » ressentie par le plus jeune.
Elle insiste sur « ses capacités intellectuelles qui lui ont fait prendre conscience de son énorme bêtise ».
« Il y en avait deux, ajoute-t-elle, mais ils faisaient comme les trois pieds nickelés. »
Elle plaide pour “une peine modulable”, alors que quatre ans, dont deux avec sursis avec mise à l’épreuve, viennent d’être requis pour quelqu’un qui n’avait eu “qu’une seule condamnation pour une infraction routière”.
Le cas de son codétenu est plus grave, puisqu’avec deux condamnations pour vol et délit de fuite, « il est un récidiviste ».
Cinq ans de prison, dont trois avec sursis
Moi Lauric Douvisi-Morris mentionne « des vols sponsorisés pour assumer des dettes avec des pénalités de retard ». Et assure que son client, vivant depuis deux mois dans un mobil-home à la limite de l’insalubrité, « regrette sincèrement ».
Le tribunal a prononcé la même peine : cinq ans de prison, dont trois avec sursis avec mise à l’épreuve. Parmi les interdictions imposées aux deux jeunes, celle de toute relation entre eux, et celle de paraître à Villeneuve et Corcoué.
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