Il y en a un qui a écouté avec attention, mardi 14 janvier, la déclaration de politique générale de François Bayrou. Et il n’est pas content. “Surpris par l’imprécision et l’inexactitude” des affirmations du Premier ministre concernant l’augmentation de la dette sous son gouvernement, Lionel Jospin tient à informer Libération que, durant ses 5 années à Matignon, le déficit des finances publiques est tombé en dessous de 3% et que le poids de la dette a diminué (en % du PIB).
Au début de son long discours devant l’Assemblée nationale, François Bayrou avait en effet résumé l’évolution de la dette de la France au cours des dernières décennies, son sujet de prédilection, gauche et droite prenant leur rang. « Pourquoi cette situation de surendettement nous oblige-t-elle collectivement ? C’est parce que tous les soi-disant courants de gouvernement y ont pris part.»a lancé le Premier ministre, en revenant à François Mitterrand : « Quand la France est l’un des pays les moins endettés du monde » au début de son mandat, avant le « trente points de dette supplémentaire en 14 ans ». Évoquant le gouvernement Jospin, François Bayrou a déclaré : “Les courbes se cassent.”
Si les courbes se brisent, elles le font effectivement mais vers le bas. Selon les chiffres de l’Insee, entre le deuxième trimestre 1997 et le premier trimestre 2002, soit la période pendant laquelle Lionel Jospin était locataire de Matignon, la dette est passée de 63 % à 59,6 % du PIB. « C’est la seule période quinquennale où la France a réduit sa dette en % du PIB »insiste l’ancien Premier ministre socialiste, graphiques à l’appui. Avec l’espoir qu’on lise Chez Pol à Matignon et qu’on rectifie le tir dans la version sénatoriale du discours de politique générale qui sera prononcée ce mercredi après-midi.
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