« Parlons, il est temps » de Philippe Aractingi au Théâtre de l’Essaïon Paris L’année s’ouvre sous les auspices de la culture avec la représentation de « Parlons, il est temps », une œuvre théâtrale de l’éminent Philippe Aractingi. Saluée aussi bien au Liban qu’à Paris, la production du metteur en scène se déroule une nouvelle fois au Théâtre de l’Essaïon, dans l’effervescence du 4e arrondissement, à proximité du Centre Pompidou et du pittoresque quartier du Marais. Dans une alternance de scènes où cohabitent la vie et la mort, la guerre et la paix, le rire et les larmes, Aractingi se livre à un exercice d’humour et d’autodérision. Il explore ses souvenirs et ses mésaventures dans l’exploration des langages de l’art, le tout à travers une création multimédia qui se distingue par son caractère unique et son intensité émotionnelle. La pièce se distingue par la portée universelle de son message et par la perspicacité de l’artiste qui, pour sa première incursion dans le monde du théâtre, parvient à captiver le public sans exception. Aractingi se met en scène dans une tragi-comédie qui raconte sa propre existence, empreinte de lyrisme. La scénographie soignée contribue largement à l’atmosphère poétique qui se dégage de cette performance. L’auteur déclare : « S’exprimer, c’est faire preuve de résistance. C’est comme se sortir des profondeurs de la dépression. Mon histoire expose les différentes manières par lesquelles j’ai tenté de me faire entendre depuis la petite enfance : la parole, l’écriture, la photographie, la musique et le cinéma. En conclusion, « Parlons, c’est l’heure » n’est pas une pièce de théâtre ordinaire. C’est une œuvre qui résonne d’une authenticité troublante, une invitation à se plonger dans les méandres de la mémoire et de l’histoire personnelle d’un artiste, mais aussi dans les conflits universels qui façonnent nos sociétés. Philippe Aractingi, avec la complicité de Lina Abyad et Josyane Boulos, nous propose une expérience théâtrale qui dépasse le cadre conventionnel de la scène pour nous transporter dans un espace où l’intime et le collectif se rencontrent, où la technologie ne sert pas de distraction, mais d’extension à notre perception. En intégrant des fragments de sa vie, Aractingi ne partage pas seulement son histoire ; il nous invite à réfléchir sur les nôtres, sur l’impact des guerres sur l’individu et sur la société. Le théâtre Essaïon Paris devient ainsi le lieu d’un nécessaire dialogue et d’une prise de conscience collective. La force de cette création réside dans sa capacité à éveiller les esprits, à susciter l’empathie et à inspirer une réflexion sur le monde qui nous entoure. L’audace de cette démarche artistique, alliée à une mise en scène immersive et à l’utilisation judicieuse des technologies multimédias, fait de « Parlons, il est temps » une œuvre marquante et significative dans le paysage théâtral contemporain. Il est indéniable que les spectateurs qui auront l’occasion de vivre cette expérience au Théâtre de l’Essaïon repartiront avec un regard enrichi, peut-être même transformé, sur la complexité de l’âme humaine confrontée à l’adversité. Enfin, Philippe Aractingi rappelle que, malgré la brutalité et les cicatrices des conflits, il y a toujours place au dialogue et à la réconciliation, et que le théâtre reste un espace privilégié pour entreprendre ce voyage introspectif et collectif. « Parlons, c’est l’heure » est une œuvre qui ne laisse personne indifférent et qui, bien après le coucher du rideau, continue de résonner dans le cœur et l’esprit des spectateurs. Une opportunité théâtrale à saisir sans hésiter. F. Guemiah. PHILIPPE ARACTINGI Cinéaste aux multiples casquettes, de nationalité franco-libanaise, est né à Beyrouth. Il a réalisé plus de soixante-dix documentaires et quatre longs métrages, tous salués dans divers festivals internationaux.
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